Bouc émissaire

L'arbitre est souvent, sinon toujours, le bouc émissaire, notamment quand entraîneurs et joueurs se voient dans l'impossibilité d'expliquer les défaites enregistrées dans le championnat. Pas une seule journée ne passe sans que l'arbitre soit montré du doigt, accusé de favoriser telle ou telle autre équipe et tutti quanti. Enfin de tous les maux.Pas plus tard que la dernière journée, l'homme en noir a subi les foudres de quelques entraîneurs, relayés par les joueurs dans ce qui s'apparente à un scénario interprété chaque week-end sportif. Un seul coupable, tout désigné et sur lequel pèseraient tous les soupçons. Les défaites ne sont jamais expliquées techniquement ou tactiquement, ils n'utilisent que le langage que comprennent les supporters même s'ils jettent en pâture les arbitres, des êtres humains, faillibles faut-il le souligner. Mais à force de rabâcher les mêmes échappatoires, on finit par se dévoiler car un jour ou l'autre, les masques tomberont et les faiblesses éclateront au grand jour. A vrai dire, les raisons des défaites sont ailleurs autant que celles des victoires. Les unes comme les autres incombent en premier lieu aux entraîneurs et aux joueurs. L'arbitre n'est en réalité que le maillon faible de la chaîne, toujours pris pour cible, notamment quand il s'agit de sauver sa tête. A-t-on un jour entendu les mêmes accusateurs d'aujourd'hui, vanter les qualités d'un arbitre quand ce dernier accomplit sa tâche dans les règles ' Bien sûr que non. Les victoires sont attribuées aux joueurs et aux entraîneurs tandis que L'arbitre est traîné dans la boue au moindre faux-pas d'un club. En Europe, L'arbitre est très rarement mis en cause, y compris quand il commet des bourdes monumentales mais chez-nous, cette habitude nuisible au football, est si ancrée dans nos m?urs qu'elle est devenue incontournable. Pourtant, L'arbitre a le droit de commettre des erreurs.