On le considère parmi les rares nationaux qui se sont engagés dans l’apiculture durant l’époque coloniale, à Mascara. Il s’agit de Bouazza Bouazza, qui symbolise l’amour de la nature et des abeilles.
Avant-hier, ni son âge, 91 ans, ni le froid glacial qui règne depuis quelques jours dans la région, ne l’ont empêché de faire un déplacement de plus de 40 km pour examiner l’état des ruches déposées un peu partout dans sa ferme, ouverte à la nature, dans la localité d’El Beniane.
«C’est son père, Tayeb, paix à son âme, qui lui a transmis l’amour des abeilles. Il avait 13 ans lorsqu’il a commencé à découvrir le monde fascinant des abeilles et de l’apiculture dans sa localité natale, douar Ouled Bouazza, où ses parents exerçaient cette activité», nous raconte son fils, Aïssa, un autre membre de la famille passionné de la nature.
Cela fait 57 ans que Bouazza est apiculteur à plein temps. Durant la période coloniale, il travaillait dans une pharmacie à Mascara. Malgré cette occupation, il s’adonnait en parallèle à l’apiculture, un métier que seuls quelques passionnés exerçaient. C’est un ancien colon qui lui a divulgué les nouvelles techniques de cette époque pour mener à bien sa passion. Il a appris comment discerner les différentes maladies dont peuvent être atteintes les abeilles, les méthodes d’élevage et autres cultures permettant d’apprivoiser et s’accoutumer les nouvelles reines d’abeilles.
Eu égard au prix jugé élevé des ruches à cette époque, Bouazza a commandé ses premières ruches identiques à celles utilisées par les colons. Une fois les ruches livrées, il les a répandues dans différents endroits dans les monts de Beniane. Après l’indépendance, il a acquis une parcelle de terre dans sa localité natale, où il a planté des arbres fruitiers et relancé son activité initiale d’apiculteur professionnel possédant une centaine de ruches.
Compte tenu de son expérience ajoutée à son savoir dans le domaine, Hadj Bouazza a été sollicité, à plusieurs reprises, pour assurer la formation et transmettre son savoir aux jeunes apiculteurs de la région. Sa réussite dans cette activité a incité l’ex-ministre de l’Intérieur, Mostafa Benmansour, à visiter son exploitation en guise d’encouragement.
Malgré ses 91 ans, Hadj Bouazza se tient solidement debout pour veiller à ses ruches et transmettre le flambeau à ses enfants, Omar, Aïssa et Nacer, qui possèdent chacun ses propres ruches.
Ceux qui connaissent Bouazza Bouazza de Mascara ont la même idée relative à un vrai passionné, doué d’une confiance totale, car son miel est de meilleure qualité.
Abdelouahab Souag
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Posté Le : 20/01/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Abdelouahab Souag
Source : elwatan.com du jeudi 19 janvier 2017