Algérie

Boualem M'rakach (Président de la Confédération algérienne du patronat CAP) : « Il faut réhabiliter l'entreprise algérienne »


 Des milliers de PME meurent chaque année en Algérie, un constat inquiétant qui donne matière à réflexion sur le pourquoi de cette situation. En tant que chef d'entreprise et président d'une organisation patronale, quel est votre commentaire à ce propos '  La situation des PME en Algérie est plus inquiétante que jamais. C'est la réforme du système économique en général qui n'est pas correctement mise en marche. Faut-il reconnaître également que le climat des affaires n'est pas en faveur de l'émergence des PME algériennes ' Lequel climat ne s'est pas réellement amélioré, notamment sur le plan financier qui implique le système bancaire, la fiscalité ordinaire et douanière ainsi que la parafiscalité. Cette situation ne doit pas perdurer et nécessite un assainissement de l'ensemble des marchés ainsi que des services qui accompagnent l'évolution des PME. Il faut aller vers une création massive des petites et moyennes entreprises et permettre à celles-ci d'évoluer dans un écosystème favorable. C'est pourquoi nous avons proposé, dans le cadre de la loi de finances pour 2009, une exonération au profit des PME, et ce, pour une durée de 3 ans afin de permettre leur évolution et leur essor. Mais cela ne doit pas être pris en compte dans le cadre du soutien à l'investissement, car cette formule suppose d'autres mesures bien spécifiques.  Selon vous, quels sont les secteurs d'activité les plus menacés de disparition ' Il faut poser nécessairement le problème de l'entreprise qui existe et ne produit pas. Cela constitue aussi un problème majeur qui s'ajoute à celui lié aux PME qui disparaissent chaque année. Il faut que vous sachiez que tous les indices de productivité sont actuellement au rouge. Il y a une réelle menace en la demeure si l'on se réfère, à titre d'exemple, aux indices de l'exercice 2006-2007. Les industries manufacturières, le secteur des cuirs et peaux, le secteur chimie, caoutchouc et plastique sont dans la ligne de mire de cette menace. L'indice de productivité du secteur des textiles, à titre indicatif, était de -16% durant l'exercice de référence, tandis que celui de la chimie, caoutchouc et plastique était de -20%. Aujourd'hui, il semblerait qu'il y ait une impulsion nouvelle qui tend à redynamiser certains secteurs. Cette nouvelle vision doit être appliquée de manière concrète et l'Etat doit jouer pleinement son rôle de facilitateur et de régulateur. L'effet d'annonce pour la prise en charge de cette situation existe certes, mais cela doit être suivi nécessairement par une révision de l'action.  L'entreprise algérienne est-elle réellement en mesure de relever le défi dans un système de concurrence acharnée dicté par les règles de la mondialisation '  L'entreprise algérienne doit se mettre d'abord aux normes internationalement admises. Il faut ensuite la doter des mécanismes nécessaires lui permettant une évolution saine dans un milieu concurrentiel. Il faut reconnaître que la stratégie de laisser libre cours à l'ouverture du marché a exclu l'entreprise nationale du développement économique. Il est donc important d'encourager la participation de l'entreprise dans le développement économique national par sa réhabilitation d'abord, mais aussi par une espèce de favoritisme positif dans le cadre du code des marchés publics. Cela ne doit certainement pas exclure la concurrence, qui est l'un élément de l'évolution d'une entreprise.
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