Boualem Chaker Entre le med'h et l'afro-cubain

Comme il fallait s'y attendre, Boualem Chaker est un des invités de marque des festivités organisées à Azeffoun. Il a tenu à marquer de sa présence l'événement, dit-il, pour deux raisons : “La première est que l'initiative en elle-même est à encourager car elle permet de revisiter les ténors de la chanson, les écrivains, les artistes, en général. En somme, elle permet de les faire sortir de l'oubli.
La deuxième est que l'hommage me concerne directement, puisque je sus originaire d'Azeffoun, c'est donc un immense honneur pour moi d'y être présent.” Boualem, qui est né à Alger, récuse avec force l'étiquette du “Kabyle d'Alger”, mais néanmoins il regrette qu'il n'ait pas de point d'attache pour visiter le pays de ses grands-parents. Il évoque avec nostalgie sa première venue dans la région, il y a 25 ans, accompagné de Drifa et Hasnaoui Amechtouh. Sur le plan artistique, Chaker a innové en réalisant un duo avec Réda Sika. Un mélange harmonieux de paroles kabyles et espagnoles rythmées par une musique afro-cubaine. Une nouveauté dans le paysage de la musique kabyle doublée d'une poétique savamment composée par Kamel Si Mohamed. Comme pour dire que l'universalité passe avant tout par la spécificité, l'auteur de L'dzaïr, une chanson patriotique qu'on a eu le plaisir de découvrir le 5 juillet passé, a intégré dans son CD deux chansons de med'h puisées dans le répertoire des zaouïas. Des chansons du terroir où a excellé, par ailleurs, Brahim Izri, et surtout des rythmes envoûtant que la voix chaude de Chaker saurait rendre plus attrayants. Nous attendons avec patience ce nouveau produit qui n'est pas, outre mesure, “destiné aux fêtes, donc même s'il est prêt, il ne sera mis en vente qu'après l'été”, avertit-il. Boualem Chaker, c'est aussi près de 38 ans de métier, ce qui lui confère le statut d'ancien qui, quand il vous parle de chanson et de son historique, contraint à l'écoute tellement il avance de bons arguments