Lorsque le véhicule finit de traverser le pont d'Assadfa pour entamer la route menant vers Bouaïdel, un village de Ammal situé à une trentaine de km à l'est de Boumerdès, le voyageur se laisse envahir par le charme irrésistible de la vue panoramique que lui offre la nature.
Des plaines si vastes, si verdoyantes et si étendues qu'elles lui donnent l'impression de toucher au ciel au lointain horizon. Mais ces vallées ne sont malheureusement pas exploitées. Pourtant, les quelques lopins de terre travaillés ont généreusement gratifié leurs propriétaires d'une abondante récolte de fruits et légumes. Différents produits agricoles sont venus couronner les efforts des ménages. Interrogé sur les raisons de cet abandon, Chafi Djamel, biologiste, dit : « Il y a deux raisons : la première, c'est que les gens manquent d'orientation. Et la deuxième, c'est l'épineux problème du manque de moyens financiers ». Notre interlocuteur qui a voulu investir dans le domaine de l'apiculture a tenu à faire ce témoignage et raconter ses déboires avec l'administration et la banque qu'il a sollicitées dans le cadre d'un projet avec l'ANSEJ. « Après tous les déboires relatifs à la constitution du dossier, j'ai fait face au refus catégorique de la banque de m'accorder un crédit de 40 millions de centimes ».Il n'est pas le seul à avoir vécu pareille déception. En visitant les différents villages, les gens rencontrés sur place nous ont dressé une liste interminable de lacunes. Nous y avons constaté un abandon quasi-total de l'activité agricole, la seule capable de créer des postes d'emploi et d'absorber le taux effrayant de chômage. Les habitants dénoncent le dysfonctionnement de certaines institutions et la fermeture de nombreux établissements à caractère public. En effet, un vieux de la localité nous dit : « Le centre de soins assure uniquement quelques services. Déjà, l'inexistence de médecin pénalise énormément les habitants. Les malades doivent aller se soigner au chef-lieu de la commune. Les bébés aussi doivent être transportés en ville pour leurs vaccins. Idem pour retirer ma dérisoire mensualité de retraite, après avoir rendu de loyaux services pour mon pays ».On saura que le bureau de poste est carrément fermé depuis 1992, suite à la dégradation de la situation sécuritaire et de plus il est actuellement habité par deux familles. Quant à la maison de jeunes « elle n'a pas encore ouvert ses portes même si les travaux sont achevés depuis plus d'une année », nous a fait savoir un jeune vendeur de cigarettes adossé au mur de l'établissement. Devant cette défaillance, les jeunes vont dans les cafés pour « tuer le temps ». Et pendant les week-ends, c'est la ruée vers le seul stade de la région. Les derniers arrivés n'y jouent pas car il est très difficile de trouver un créneau aux nombreuses équipes qui viennent des localités de Aït L'Hadj Lounis, Aït Baïteche, Tala Mahdi, Bou Smaïl, Aghroudh et d'ailleurs. A ce sujet, les jeunes du village d'Aghroudh ont fait des démarches auprès de la DJS de Boumerdès pour obtenir un projet de réalisation d'un stade.Projet arraché. Mais la joie des jeunes de la localité n'a duré qu'un laps de temps car l'entrepreneur chargé du projet a jeté l'éponge. Depuis c'est l'hibernation. A Bouaïdel les habitants soulèvent également le problème de l'inexistence de routes et de pistes pour désenclaver des hameaux entiers. Comme on se plaint de l'absence d'un collège qui puisse alléger les efforts que doivent consentir les élèves afin de rejoindre les établissements du chef-lieu communal ou des villages voisins.
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Posté Le : 01/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : H. Dahmani
Source : www.elwatan.com