Algérie

Bouabdallah Ghlamallah: Les imams devront apprendre le français



Invité à l'émission «Tahawoulates» de la chaîne une de la Radio nationale à la veille du départ de la première vague des hadjis vers la Mecque, Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses, n'a pas été prolixe quant aux nouvelles mesures prises par son département pour la réussite de cette nouvelle campagne de pèlerinage. Le représentant du gouvernement s'est contenté d'expliquer que la réussite ou l'échec de la campagne dépend du travail de la délégation nationale qui encadre les hadjis algériens. «S'il y a une meilleure coordination entre les différentes commissions, je pense qu'il n'y aura pas de problème», dira-t-il. Pour lui, le facteur de réussite réside dans «la coordination entre les différentes commissions qui composent cette délégation». Il émettra le vÅ“u que les membres de la délégation fonctionnent en tant que groupe et non en tant qu'individus.

 Cependant, le ministre des Affaires religieuses n'a pas manqué de dégager la responsabilité de son département au moins sur deux sujets. La réussite ou l'échec de la présente campagne incombe totalement à l'Office National du Hadj, organisme qui prend en charge l'organisation concrète du hadj. «Le rôle du ministère se limite aux questions administratives», lance-t-il. D'autre part, interrogé sur le prolongement du séjour des pèlerins après la fin de la campagne, il pointera du doigt Air Algérie. «Si Air Algérie met à la disposition des hadjis des grands porteurs, nous pouvons rapatrier les 36.000 en une quinzaine de jours», estime-t-il. Bien évidemment, le ministre ne semble pas très au courant des types d'avions que le transporteur national a réservé cette année. Sur ce dossier, le débat s'est achevé sur le rôle assumé par les imams qui encadrent et accompagnent les pèlerins. «Finalement, c'est l'imam qui assure la jonction entre le hadji et les différentes commissions de la délégation officielle», indique le ministre. Et d'ajouter: «il accompagne les hadjis durant toute la période de leur séjour dans les lieux sacrés de la Mecque». Ghlamallah a annoncé en outre que la durée de la formation des imams sera désormais de trois ans au lieu de deux. Il ajoutera que cette formation englobera, entre autres, la langue française dont la maîtrise est devenue incontournable pour les imams, estime-t-il. D'autre part, il a confirmé que les cadres des directions relevant de son ministère seront appelés à des recyclages qui s'effectueront dans les différentes écoles, dont l'ENA (Ecole Nationale de l'Administration). Abondant dans ce sens, il dira que «depuis une année, nous avons recommandé aux imams des prêches sur la citoyenneté». Evidemment, il donnera un sens à cette notion: «La citoyenneté est la participation dans la construction du pays», dira-t-il. Continuant sur cette lancée, il ajoute que « la refondation de l'échelle des valeurs sociales n'est pas la prérogative de la mosquée mais de l'école et de la famille». Et pour cause, «le discours dispensé dans la mosquée s'adresse aux adultes et non pas aux jeunes», renchérit-il.

 Abordant la question du retard dans le lancement de la réalisation de la grande mosquée d'Alger, il estimera que les travaux pourront commencer aux débuts de l'année prochaine. Il révèlera néanmoins que jusqu'avant-hier, 27 entreprises ont répondu à l'appel d'offres de réalisation. La commission d'étude de ces offres a été installée avant-hier et doit se prononcer au plus tard à la fin du mois de novembre prochain. D'un autre côté, le ministre des Affaires religieuses a affirmé que le montant collecté par le fonds de la zakat a atteint 84 milliards de centimes en 2009. Ce montant passera à 1 milliard de dinars cette année, selon ses prévisions. «C'est ce qui nous a motivé à créer un organisme pour la gestion de ces sommes». Il révèle que 37.5% de ces sommes seront destinées à des investissements dans le cadre des petites entreprises pour les jeunes, notamment les diplômés de l'université. Il estime le nombre de ces entreprises actuellement à 3000 unités. «Donc, il s'agit de tout un travail qui nécessite la création d'un organisme ou une institution spécialisée», avance-t-il. Il répète pratiquement la même chose concernant le projet de création d'un office des waqfs, indiquant que les revenus des waqfs s'élèvent à 10 milliards de cts par an. Cependant, il reconnaîtra que pour des raisons culturelles, les dons des Algériens se limitent à des assiettes de terrain pour la construction des mosquées. S'agissant de la nomination d'un mufti de la République, le ministre des Affaires religieuses répondra que «c'est une prérogative du Président de la République».




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