C’est au niveau de son siège que l’association culturelle El Ismaïlia de Bou Ismaïl, wilaya de Tipaza, avait organisé la 7e commémoration du défunt Abdelwahab Salim et d’autres artistes. Le chef de l’orchestre symphonique national, de son vrai nom Chabati Abdelwahab, est décédé le 26 novembre 1999 à Bou Ismaïl à l’âge de 68 ans, à la suite d’un arrêt cardiaque.
Décoré de la médaille du mérite national par le président de la République Abdelaziz Bouteflika lors de la célébration de la Journée mondiale de la musique classique quelques mois avant sa mort. C’est en 1956 que Abdelwahab Salim, qui aimait tant la musique égyptienne, s’inscrit au conservatoire pour étudier le solfège, tout en étant musicien à la Radio Diffusion et la Télévision algérienne. En 1963, il est recruté en qualité de professeur de solfège au conservatoire. Il était toujours en quête de secrets de la musique algérienne et en particulier andalouse à l’Institut national de musique. Depuis 1970 jusqu’à 1991, Salim Abdelwahab était chef d’orchestre à la RTA. Le défunt président Houari Boumediene l’avait chargé de diriger des animations culturelles chez les militaires qui se trouvaient au front. Il figurait parmi les invités de l’ancien président Chadli Bendjedid lors de son voyage aux USA. L’ancien président Lamine Zéroual l’avait également honoré, en lui remettant le 1er prix de chef d’orchestre national. Abdelwahab Salim avait formé l’orchestre du Haras El Djoumhouria (ANP). Il avait été sollicité pour réorganiser l’orchestre de la garde d’honneur de la la Libye. Il avait dirigé l’orchestre symphonique national qui accompagnait la chanteuse africaine Myriam Makéba, en 1969, à Alger. Il était le compositeur de nombreux artistes algériens. Abdelwahab Salim avait été fauché par la mort en ayant le cœur gros, pendant une période où le monde culturel national se débattait dans des contradictions et des problèmes profonds, en dépit de ses richesses. Une discussion avec Abdelwahab Salim ne pouvait pas durer quelques minutes. C’est un océan musical qui avait été très mal exploité, mais surtout mal compris et marginalisé par ceux qui décidaient du sort de la création artistique algérienne. Une culture algérienne qu’on voulait immerger dans les profondeurs de l’ignorance et l’oubli. Abdelwahab Salim était le président d’honneur de l’association culturelle El Ismaïlia. Lors de son enterrement à Bou Ismaïl, des larmes de crocodile ont été versées. L’homme est parti subitement, révolté par un environnement qui méprise ses créateurs. La contribution matérielle de l’ONDA était conséquente pour la réussite de la manifestation en sa mémoire et de celle de ses compagnons, organisée par l’association El Ismaïlia. La troupe musicale El Bachtarzia de Koléa et celle d’El Ismaïlia ainsi que le chanteur chaâbi Douadi Madani avaient animé ces instants de souvenirs. L’ex-directeur de la Radio nationale, Nour Abdelkader, est intervenu pour relater brièvement la vie de Abdelwahab Salim. L’association El Ismaïlia avait tenu à cette occasion à commémorer la mémoire de ces deux anciens élèves, Tadlani Abdelkader (trésorier) et Larinouna Yazid (chanteur) ainsi que celle du défunt Zougari Boukhari, successeur de Abdelwahab Salim à la direction de l’Orchestre national symphonique. El Ismaïlia, avec ses moyens dérisoires, compte contribuer à la renaissance de la culture, en demeurant fidèle à son passé, marqué d’exploits qui sont gravés dans les esprits des milliers de témoins.
Posté Le : 11/12/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : M’hamed H.
Source : www.elwatan.com