Borne et les préoccupations de l'heure

La Première ministre française Elisabeth Borne se rendra pour deux jours à Alger, le 8 octobre prochain. Si au cours de son dernier séjour en Algérie, le président Macron avait fait la fine bouche pour l'alimentation de son pays en gaz algérien presque en insinuant que le sujet était secondaire, la visite de sa Première ministre ne peut cacher qu'elle repose d'abord sur un pourvoi d'Alger en énergie gazière. A la vérité, elle a trop à faire à l'heure actuelle dans son pays pour qu'elle décide de prendre l'avion pour de la bagatelle. Le branle-bas européen du moment dans ce domaine particulier est si manifeste pour qu'il ne laisse pas penser que Madame Borne ne viendrait à Alger que pour concrétiser l'ébauche des décisions prises dernièrement par les chefs d'Etat des deux pays.La virée algéroise de la Première ministre a suivi en l'espace de quelques semaines celle du président de la Commission européenne pour que démonstration soit faite de la réelle préoccupation du vieux continent et souligner la vraie urgence de l'heure.
Il a été cependant patent que les présidents Tebboune et Macron ont eu, au cours de leur rencontre, la hauteur de vue nécessaire pour orienter leurs efforts sur une coopération basée sur l'avenir malgré le poids chargé de discordances et de drames d'une histoire commune. La Première ministre française viendra dans la capitale algérienne forte du tracé dense fixé par les deux chefs d'Etat et elle aura avec son homologue algérien l'aisance d'aborder avec lui tous les sujets d'intérêts communs.
Fidèle à elle-même, l'Algérie a toujours souscrit à l'accompagnement des peuples et des Etats pour peu que les arrière-pensées soient proscrites et que les volontés soient saines. La future hôte d'Alger sera donc reçue avec amitié et avec les honneurs qui lui sont dus. La majorité des Algériens ne saurait tourner le dos à une coopération profitable pour les deux peuples. Les perspectives prometteuses dans une multitude de domaines peuvent s'avérer énormes.