Bordj Polignac

Les membres du Vieil-Alger ont eu hier le plaisir d'être admis à visiter la séduisante villa, Bordj-Polignac. En l'absence des propriétaires, les sociétaires furent reçus par le colonel Gorsky.
En l'une des cours, M. Henri Klein président, après avoir exprimé la reconnaissance de la Société, rappela le passé de cette villa. Mention suivit, de sa destinée postérieure à cet événement, de son acquisition en 1866, par le colonel, prince de Polignac, alors marquis et capitaine ; des agrandissements et embellissements dont ce dernier l'avantagea, œuvre que poursuivit son neveu, le comte Charles de Polignac. Pour la période de 1830, rappel fut fait de l'arrivée en ce domaine, le 29 juin, du général Berthezène qui, à la hampe de la villa fit, le premier, flotter le pavillon de la France, hampe à laquelle, plus tard, devaient apparaitre les couleurs des Polignac (blanc et rouge), Quelques détails furent ensuite donnés sur cette historique famille, dont, dès le IX siècle, est mentionné le nom.
La communication terminée, les sociétaires eurent le plaisir d'une visite détaillée de la villa, à l'entour de laquelle se développent si agréablement, des cours de marbre à arcades, à vasque chantante, d'harmonieux jardins, fleuris, constellés de fruits.
Dans l'intérieur, ce fut pour eux l'attrait toujours différent de salles, de salons, de couloirs, de galeries que pare en gracieuse fantaisie, un ameublement du plus pur style mauresque. Ce leur fut aussi la séduction de cette précieuse bibliothèque où s'alignent des milliers de volumes. Longuement leur admiration se porta .sur les multiples collections de faïences anciennes, de tous côtés répandues. A ce charme intime s'ajouta celui de l'extérieur qui, du haut des terrasses, s'offre si captivant, des vallons de Bouzaréah à la mer, Jusqu'aux monts de Kabylie.