Les déclarations rassurantes tenues récemment par les responsables de l'éducation de la wilaya de Boumerdès quant au bon déroulement de la rentrée scolaire ont vite été contredites par la réalité peu reluisante à laquelle seront confrontés des milliers d'élèves de la région cette année.
Le manque de places pédagogiques se pose avec acuité dans de nombreux établissements de la wilaya, contrairement à ce qu'a affirmé la première responsable du secteur au niveau local à la presse ces derniers jours. Au lycée Chafaï Ahmed de Bordj Menaïel, pas moins de 240 élèves de 1re année, répartis sur cinq divisions pédagogiques, spécialité lettres et une scientifique, n'ont pas encore suivi les cours faute de places. «Nous ne sommes pas encore rentrés en classe. Cela fait cinq jours qu'on nous renvoie chez nous, ils nous ont promis de trouver une solution au problème dès cette semaine», dira un élève.
Comble de la gestion, les travaux portant aménagement des dortoirs en 15 salles pour remédier au problème de manque de places pédagogiques n'ont pas été effectués, bien qu'ils aient été inscrits avant la fin de l'année écoulée. «Si on avait aménagé ce dortoir à temps, nous n'aurions jamais été confrontés à ce type de problème, mais les responsables de la tutelle ont tendance à ne se réveiller qu'au dernier moment», s'indigne un enseignant.
Aujourd'hui, le proviseur de l'établissement ne sait plus où donner de la tête pour ne pas compromettre la scolarité des élèves.
De l'avis de certains enseignants, ce problème a été induit par la mauvaise répartition des élèves du secondaire à travers les quatre lycées que compte la commune. Mais aussi par les retards enregistrés pour la reconstruction du bloc pédagogique du lycée Saïd Kentour, effondré suite au séisme de 2003.
«Notre lycée compte 37 divisions, alors que les trois autres regroupent 42 groupes. C'est le nouveau directeur qui en est responsable. Il a affirmé à la direction de l'éducation qu'il disposait de suffisamment de locaux alors que le lycée est dépourvu des 6 classes en préfabriqué en raison de leur détérioration. Et c'est ainsi qu'on a reçu des élèves qui étaient destinés aux autres établissements», expliquent-ils.
Aux dernières nouvelles, l'administration aurait décidé de dispenser les cours dans les laboratoires en attendant l'aménagement des dortoirs de l'ancien internat. Les cours devraient commencer ce dimanche après la dotation des labos en équipements nécessaires.
«C'est la seule solution qui reste, mais elle ne sera pas sans conséquences sur les lycéens, eux qui seront contraints de suivre les cours de travaux pratiques dans des classes», déduit un enseignant qui dénonce le délaissement «voulu» de leur établissement de la part des services concernés. «Notre établissement avait été le théâtre de plusieurs vols ces dernières années. Il baigne dans une désorganisation totale et il a même été touché par un incendie en 2011», argumente-t-il. La plupart des proviseurs qui avaient eu l'occasion de le gérer ont été, selon nos sources, mutés par mesure disciplinaire.
Le dernier en date, connu pour ses déboires avec la justice, a été muté à Cherarba (Alger), après une année catastrophique, marquée par le déplacement d'une commission d'enquête à l'établissement en avril 2011.
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Posté Le : 17/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ramdane Koubabi
Source : www.elwatan.com