Algérie

Bordj El Bahri : Des bidonvilles à des fins électorales



Des centaines de familles ont érigé des baraques de fortune à Bordj El Bahri. Elles ont élu domicile à quelques encablures de la mer sur le site de la localité de Coco-Plage et des chalets des Ondines, se multipliant comme des champignons en l?espace de 3 ans. Ce sont près d?un millier de baraques qui se sont greffées au site des chalets, rien que pour le lieudit Calyptus. Naguère, cet endroit, appelé aussi Terre Bendjaïra, était un espace de jeu pour les enfants et les jeunes. Ils s?y regroupaient pour une partie de football ou des entraînement entre copains. Aujourd?hui, il a été squatté par quelque 800 familles au vu et au su des autorités locales. Des branchements pour l?électricité et l?eau ont été effectués illicitement sur les poteaux de Sonelgaz et les canalisations d?AEP du site les Ondines. Idem pour l?assainissement des eaux usées. Les bicoques les plus éloignées ont carrément usé du système D en creusant des fosses septiques. Comment ont-elles atterri là, sans que les autorités concernées, à savoir le P/APC sortant et ses membres du bureau, n?aient daigné les en empêcher ? D?où viennent-elles ? En ce qui concerne le baraquement près de la plage, il s?est étendu jusqu?à Bordj El Kiffan. Selon des rumeurs, ce seraient les habitants du quartier des Abattoirs qui auraient pris leurs quartiers à cet endroit pour un problème d?exiguité. Une vérification sur place nous informe que la plupart des locataires sont venus des localités limitrophes, voire des wilayas avoisinantes, telles Médéa, M?sila ou Bou Saâda. « Auparavant, je louais un appartement à Climat de France. Ma s?ur a construit une bicoque, il y a une année. Voyant que tout allait bien pour elle, j?ai fait de même 6 mois plus tard », dira une femme d?une trentaine d?années. A la question de savoir si elle n?avait pas peur d?être expulsée, elle répondra : « Vous savez, j?ai dépensé des millions en location. Qu?est-ce que 10 millions de centimes de plus. Au moins là, j?ai l?espoir d?avoir un logement décent. Que voulez-vous ? Parfois, on n?a plus le choix. » Les pluies diluviennes, qui se sont abattues ces derniers jours, ont provoqué la colère de ces habitants qui ont occupé la rue. En effet, dimanche dernier, il aura fallu l?intervention de la Sûreté nationale pour apaiser les ardeurs de ces manifestants. Nonobstant, il y a une dizaine d?années, un bidonville à cet emplacement même avait été rasé et ses occupants, les heureux bénéficiaires d?une bâtisse (une carcasse de 2 dalles et 2 chambres finies) à quelques encablures de la cité des Abattoirs. Au vu de ce procédé pour obtenir un logement, l?on peut facilement imaginer l?ampleur de ce phénomène, eu égard aux desseins de chacun. Car élections communales aidant, quelques têtes de liste auraient tout simplement promis des logements à ces laissés-pour-compte, s?ils venaient à être élus. Et lorsque l?on sait qu?un large programme de logements sociaux est en projet dans cette localité, l?appât est tout trouvé. Des voix contre des logements. En somme, le politique et le social font bon ménage pour faire pencher la balance, en faveur des politiciens.


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