Les contestataires, qui appartiennent au secteur public et privé, ont appelé à l'instauration d'une démocratie Républicaine.La rue gronde dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Cette rue réclame un changement radical du système. Hier, les représentants de plusieurs catégories socio-professionnelles sont sortis pour exprimer leur rejet de ce système qui ne permet pas, selon eux, à l'Algérie de prospérer. Le secteur de la santé était présent, et facilement reconnaissable grâce au mouvement de plusieurs dizaines de médecins, pharmaciens et paramédicaux, qui ont manifesté dans la rue contre le prolongement du mandat de l'actuel chef de l'Etat. Les contestataires, qui appartiennent au secteur public et privé, ont appelé à l'instauration d'une démocratie Républicaine.
«Nous sommes des Algériens, et nous voulons juste vivre en paix et en liberté dans notre pays», a déclaré l'un d'entre eux. Comme les femmes sont très nombreuses dans le secteur, elles ont dominé la marche. Elles n'ont pas manqué de lancer leur désir «du départ de ce pouvoir et non pas ses propositions». Cette dernière a d'ailleurs débuté de l'hôpital Bouzidi Lakhdar, pour sillonner plusieurs rues du chef-lieu. Le personnel de la santé a été suivi par celui de la justice, avec le sit-in des avocats qui ont, eux aussi, organisé un mouvement de contestation devant la cour de Bordj Bou Arreridj. En hommes de droit, ils ont attaqué le système dans sa légalité.
Le prolongement du mandat d'un président, dont l'état de santé est incompatible avec l'exercice du pouvoir, est un acte anticonstitutionnel, ont il noté. Un avocat dira que «l'entêtement du pouvoir va pousser le pays vers l'impasse», a-t-il ajouté. Sur les pancartes brandies, on peut lire également l'attachement de ces hommes de droit au respect de la Constitution, à la défense du citoyen et à la construction d'un Etat de droit. Ce qui ne peut se faire, selon eux, que par un changement du système et l'annulation de la décision de prolonger le 4e mandat. Les employés de l'APC de Bordj Bou Arreridj sont du même avis, eux qui ont organisé un mouvement de contestation insolite, puisqu'ils ont décidé de manifester sur leurs lieux de travail, contre la prolongation du 4e mandat et le non-respect de la Constitution. Tous les services et annexes sont restés sans activités, malgré la présence des employés.
Notons que la veille, le coordinateur de l'Union démocratique et sociale (UDS), parti non agréé, M. Karim Tabbou, a animé une réunion avec ses partisans, pour évoquer la situation actuelle du pays. Il devait animer une rencontre de proximité au centre ville, mais la rencontre a été chahutée par des dizaines de jeunes, qui ont rejeté, selon eux, la tentative de récupération du mouvement, l'obligeant à choisir un autre lieu pour éviter un affrontement entre ces jeunes et ses partisans. Dans un déclaration en marge de la réunion, l'ex-premier secrétaire du FFS a noté qu'«avant d'organiser le mouvement, nous devons plutôt organiser l'Etat». «Ceux qui veulent discuter avec la rue n'ont qu'à descendre dans cette rue». Karim Tabbou, qui a appuyé la revendication du mouvement pour un départ total et immédiat du régime, a indiqué que «derrière la colère, se révèle toute la conscience citoyenne des manifestants».
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Posté Le : 19/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H N
Source : www.letempsdz.com