Bordj Bou-Arreridj : L'historique douar El-djabés, épicentre de la contestation et des manifestations du vendredi

Le mouvement citoyen pour le changement du système qui avait pris naissance depuis le 22 février dernier à Bordj Bou-Arreridj à l'instar de toutes les régions du pays à travers des marches et un sit-in devant le siège de la wilaya s'est déplacé depuis huit vendredi vers le douar El-djabés, un quartier populaire qui a servi durant la lutte de libération nationale comme refuge des fidayane et des moudjahidine et qui compte plusieurs martyrs. L'histoire : El-djabés était en première ligne contre le colonialisme français. Et se dresse aujourd'hui contre l'injustice du pouvoir en place depuis deux décennies. C'est à partir de ce lieu " révolutionnaire " que se rassemblent les Bordjiens pour exprimer le ras-le-bol envers le régime en place. Ils ont choisi comme lieu d'appoint une veille bâtisse de six étages en voie de construction appelée communément à la faveur du " Hirak " Ksar Echaâb " (Palais du peuple) surplomb douar El-djabés située au centre de la ville ;L'ampleur de la mobilisation des citoyens de la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj, le prestige national de " Ksar Echaâb " a attiré l'attention des citoyens des autres wilayas. En effet, les marches populaires pacifiques à Bordj Bou-Arreridj ont suscité dans le monde entier et dans la presse écrite et parlée internationale de nombreux commentaires pleins de reconnaissance et d'éloges à ce peuple, mais où paraissait aussi une certaine surprise devant un peuple soutenu par son Armée. Témoin de cela l'entente cordiale, fraternelle ici à Bordj-Bou-Arreridj entre les manifestants et les services de sécurité souvent portés à force de bras par les citoyens
La capitale des Bibans a comptabilisé plus de manifestants que la capitale Alger ce vendredi, pour l'acte XI de la mobilisation. La vraie surprise est venue de la fermeture des " entrailles " du Palais du peuple, une bâtisse en construction et ce, pour raison de sécurité des manifestants qui avaient l'habitude d'occuper ses étages et ouvert à tous les risques. L'autre nouveauté, la vraie surprise est venue de ces jeunes portant des gilets jaunes (le jaune étant la couleur du club local de Football, le CABBA) pour encadrer et orienter les manifestants.
En ce vendredi XI, la présence de milliers de citoyens venus presque de toutes les wilayas du pays, a sans doute joué dans le caractère de la mobilisation nationale et dans le succès du " Hirak " et aux mêmes revendications nationales sur lesquelles le mouvement citoyen a posé ses jalons et ses exigences et qui sont réitérés ici à Bordj Bou-Arreridj, à savoir : le mépris du système contre le peuple, les mauvais souvenirs 'dune démocratie de façade, la corruption et la dilapidation des deniers publics, l'abus de pouvoir , la délinquance de la justice Pour l'un des manifestants à Bordj Bou-Arreridj venu de la wilaya de M'sila " le mouvement citoyen a choisi pour dénoncer cet état de fait qui dure depuis vingt ans, une mobilisation pacifique pour un seul objectif : l'effacement total du régime, ses racines et ses séquelles ". Lui emboîtant la parole un autre citoyen venu de Bejaia dit : " comme vous le voyez les jeunes générations venues de tous les coins du pays se sont croisées ici à Bordj Bou-Arreridj pour élever leurs voix contre la démence du pouvoir, une bande qui a pillé le pays ". ; L'autre intervenant venu de l'ouest du pays, Relizane plus exactement, souligne l'importance de l'engagement de l'ANP aux côtés du peuple " le vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah a exprimé tout le soutien républicain de l'ANP au mouvement citoyen et à ses revendications, pour un Etat de droit, pour un avenir serein et radieux, de la société algérienne dans son ensemble ".Les citoyens venus ainsi des quatre coins du pays qui ont été accueillis par la meilleure réponse typique de l'hospitalité de la région ont déclaré à la presse locale : " Bordj Bou-Arreridj plutôt qu'Alger, l'épicentre de la mobilisation a changé.