Cette maladie redoutable, qui évolue rapidement, et dont le parasite se transmet par les rongeurs, ne semble pas mobiliser les services concernés autour d’un programme de lutte conséquent.
En dépit des mesures prises pour son éradication, la leishmaniose progresse à une allure inquiétante à Bordj Bou Arréridj. Elle a non seulement augmenté mais atteint toutes les régions de la wilaya. Elle ne cesse pas d’y sévir. Sa propagation fait peur.
Pour d’aucuns, au fait de la situation, les mesures visant son éradication n’ont pas été très efficaces. En effet, selon les chiffres qui sont à notre disposition, depuis le début de l’année en cours la wilaya a enregistré 80 cas de leishmaniose cutanée, dont une vingtaine au chef-lieu de wilaya contre 197 durant l’année précédente. Après le sud de la wilaya, la maladie a gagné le nord.
Pour les paysans de la région sud de la wilaya, comme El Euch, Ghafssiten, El Medjaz, Tihamamin, Z’Razria, le programme consacré à la lutte contre cette maladie, imputée au rat des champs, n’est pas du tout conséquent. Au vu de l’ampleur de cette affection et sa rapidité de croissance, les moyens pour son éradication demeurent très insuffisants.
Selon un médecin du secteur privé, que nous avons rencontré, «un plan de lutte riche en moyens matériels et humains s’impose pour espérer inverser la tendance; ce qu’il faudrait également, c’est lancer des opérations à des périodes bien précises et des campagnes de dératisation».
Selon les explications fournies par notre interlocuteur, la leishmaniose est transmise à l’homme et aussi aux animaux, à savoir les chiens et les rongeurs, par la piqûre d’un insecte appelé phlébotome; celui-ci, long de 2 à 4 mm, a l’aspect d’un moustique velu, de couleur jaunâtre, à gros yeux noirs dont les ailes lancéolées sont frangées de longs poils.
Et c’est seulement la femelle qui est hématophage.
«Il existe différentes formes de leishmaniose chez l’homme, selon le type de parasite et l’immunité de la personne infectée. Si la maladie se limite parfois à des ulcérations de la peau, elle peut se développer chez certains sous une forme évolutive qui les défigure, et devenir viscérale; elle s’attaque alors à tout l’organisme avec des symptomatologies communes : fièvre, abdomen volumineux, faiblesse généralisée, maux de tête et vertiges, perte de poids, transpiration abondante et diarrhée», nous dira le praticien.
Il ajoutera qu’il n’existe aucun vaccin ni médicament préventif pour le moment. On utilise généralement, précise-t-il, des dérivés de l’antimoine.
Notons que la leishmaniose frappe aujourd’hui 12 millions de personnes dans 88 pays. L’OMS estime qu’il y a environ 1 million de nouveaux cas par an.
Adlène B.
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Posté Le : 07/08/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Adlène B.
Source : El Watan.com du dimanche 7 août 2011