Algérie

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Cinq pays ont accouché, à partir de 2011, de mouvements dits «révolutionnaires» plus ou moins spontanés, plus ou moins nationaux, qui devaient tous transformer leurs pays respectifs et améliorer leur situation.Il s'agit de la Tunisie, de la Libye, de l'Egypte, de la Syrie et de l'Ukraine. Aujourd'hui, il est démontré que la spontanéité de ces «révolutions» était largement factice et que celles-ci s'inscrivaient dans une stratégie conçue outre-Atlantique afin d'installer les islamistes au pouvoir partout au Moyen-Orient. Nul ne peut nier non plus que ces «révolutions» n'ont connu succès et retentissement que dans les pays où les régimes en place déplaisaient à Washington. Aucun allié des Américains - notamment l'Arabie saoudite et le Qatar - n'a connu de tels phénomènes et la révolution populaire au Bahrein a été réprimée dans le sang sans que l'Occident ne trouve quoi que ce soit à y redire. Deux poids, deux mesures. Qu'en est-il quatre ans plus tard ' A quoi ont servi ces révolutions ' Force est de constater qu'elles n'ont servi à rien. Si la vie quotidienne n'était pas idyllique auparavant dans tous ces pays, la situation est aujourd'hui bien pire - à l'exception notable de l'Egypte - que celle qui existait avant 2011 : ces Etats sont durablement désorganisés, détruits, divisés. Les conséquences de ces révolutions ont été l'expansion de l'insécurité (guerre civile, terrorisme) et de la criminalité (assassinats, enlèvements, trafic d'armes...), l'effondrement économique (cessation d'activités, départ des entreprises étrangères, destruction des infrastructures...) et l'exode des populations (départ de travailleurs étrangers, réfugiés, migration vers l'Europe), l'expulsion des minorités religieuses principalement chrétiennes) et la destruction de sites inscrits au patrimoine mondial de l'humanité. Ces «révolutions» n'ont pas seulement concerné l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, mais aussi l'Ukraine où, comble du paradoxe, c'est un président légalement élu à l'occasion d'un scrutin contrôlé et validé par des observateurs européens, qui a été renversé avec le soutien de l'Occident, en violation totale d'un droit dont il se réclame à l'envi. Le bilan des pseudo mouvements «prodémocratie» encouragés et soutenus - si ce n'est manipulés - par l'Occident est donc désastreux pour les pays concernés, leur population, comme pour l'idéal même de la démocratie. Mais aucune leçon de bon sens n'en a été tirée, puisque la dynamique semble devoir se poursuivre. En revanche, aucune critique n'est formulée à l'encontre de l'Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie, qui soutiennent directement ou indirectement le terrorisme islamiste - Al-Qaïda et Daesh - et sont obsédés par le renversement de Bachar Al-Assad. Rappelons que Riyad conduit au Yémen une sanglante guerre d'agression, mobilisant contre les tribus houthies des moyens militaires (près de 150 000 hommes) que l'on aurait aimé voir déployés contre Daesh.




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