Algérie

Bonnes feuilles : Plaidoyer pour le livre scientifique


Les universitaires sont montés au créneau, hier, au salon international du livre, pour dénoncer le plagiat ambiant sur la moitié de leurs travaux. C’est vers les technologies nouvelles de l’information que vont les accusations sur le piratage du livre académique. Chercheurs, académiciens se sont donnés le mot pour tirer la sonnette d’alarme quant au niveau «bas» d’un grand nombre de thèses et mémoires de recherches, qui de surcroît sont transgressés pour la plupart. Ce qui explique, selon eux, le nombre réduit des publications universitaires. Si les technologies de l'information et de la communication, notamment l'Internet, ont permis la diffusion rapide des connaissances, pour les universitaires Meriam Bejaoui et Fatma Zohra Ferchouli, elles permettent aussi de détecter les recherches de qualité "médiocre", "plagiées" ou plagiées et traduites, par le biais de logiciels de traduction. Mme Bejaoui, linguiste, va plus loin en affirmant que "Tous les mémoires et thèses ayant reçu ce label ne sont pas dignes de publication, et dans bien des cas, il s'agit de patchwork de données prises ça et là, avec la complaisance d'un jury sur mesure". Elle a néanmoins relevé que de nombreux travaux de recherche ayant reçu les félicitations et promesses de publication "ne l'ont jamais été, faute de suivi ou de volonté d'encourager les meilleurs travaux".  Pour Mme Ferchouli, spécialiste en littérature féminine, la "rareté" des oeuvres académiques sur le marché est dû aussi à "une certaine anarchie" dans les maisons d'éditions algériennes, en l'absence de tradition dans ce domaine. L'universitaire Malika Ben Bouza a, professeur en littérature comparée, a, de son côté, abordé les moyens de faire parvenir le livre académique à un plus large public, détrôné par ce qu'elle qualifie de "livre sandwich"(livres de cuisines et de divertissements) et qui orne les devantures des quelques rares librairies encore ouvertes. Elle propose, pour ce faire, l'intervention des médias et d'Internet pour promouvoir le livre académique, mais également la contribution des universités qui devraient organiser des mini foires, dédiées à ces oeuvres. Selon cette universitaire, il est également important, de revoir à la baisse le prix "actuellement exorbitant" du livre académique, notamment, les ouvrages de médecine, et de créer des librairies spécialisées dans ce genre de publications. Les intervenants ont tous convenu que la compétitivité et le développement d'un pays dépend de sa capacité à produire, à "assimiler" et à "innover" en matière de connaissances, le savoir constituant l'élément "essentiel" de la croissance économique, générée par des compétences et des performances. Ils ont, aussi, souligné la nécessité de réfléchir à la production scientifique qui n'est autre, selon eux, que l'édition universitaire, et de mettre en oeuvre une politique nationale, "cohérente" et "pertinente" du livre.
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