Bonnes feuilles : L'éveil

Le 16e Salon international du livre d'Alger a ouvert ses portes sous le signe de la coédition. Le pays du Cèdre vient d'annoncer la couleur pour s'installer dans la coopération livresque avec l'Algérie. Cette «nouvelle» émanant du ministre libanais de la Culture, Kabi Layoune, n'a surpris outre mesure personne, puisque le terreau favorable à  la profondeur stratégique de la culture méditerranéenne prend ses racines chez les Phéniciens venus de Sidon au Liban. Même que les poètes de l'exil, Jabrane Khalil Jabran, Elia Abou Madhi et le tout dernier Lamine Malouf, engagés dans l'universalité de la culture arabe, en seraient que plus heureux d'apprendre qu'Icosium et Sidon se retrouvent dans la coédition et dans sa propre expression latino-arabe. Aujourd'hui, dans cette brusque réplique tectonique, la culture méditerranéenne ressurgit avec force derrière cette volonté à  vouloir coopérer dans la coédition.  Le Sila 2011 auquel prennent part plus de 500 éditeurs, nationaux et étrangers, abrite plus de  400 stands, installés sur une superficie de 24.000 m2. Quatre pays y prennent part pour la première fois : la Russie, l'Ukraine, le Pérou et la Principauté de Monaco. Invité d'honneur, le Liban participe avec 70 maisons d'édition. Le ministre libanais de la Culture a indiqué que le Liban est fin prêt à  toute coopération avec l'Algérie dans l'édition du livre afin de développer et consolider ce domaine. Il a ajouté  que les dispositions légales qui régissent la politique algérienne du livre «ne devraient pas entraver la coédition avec le Liban», même si chaque pays a ses propres dispositions et lois. Abordant la place qu'occupe le livre dans le monde arabe, le ministre libanais a fait remarquer, avec regret, que «l'intérêt porté par la jeunesse à  la lecture d'une manière générale a diminué suite à  la généralisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication». Concernant la coopération culturelle algéro-libanaise, M. Layoune a émis le vœu de voir celle-ci se consolider davantage dans les différents domaines outre celui du livre, citant l'exemple du patrimoine oral, de l'archéologie et du cinéma.