Algérie

Bonnes feuilles : En attendant le coup de fusil



Les férus du roman ont sûrement dû constater les prix élevés des ouvrages comparés à ceux affichés l'année précédente. Mais quelques promotions intéressantes ont vite dissipé leurs craintes de ne pouvoir assouvir complètement leur soif de lecture. Les raisons de cette hausse sont diverses, certains l'attribuant à la flambée des prix du papier, d'autres les mettant sur le dos de l'éditeur ou en incriminant les droits dus aux auteurs. La particularité du SILA a toujours résidé dans le fait qu'il présentait d’importantes publications à des prix abordables, comparés à ceux proposés par les libraires, chose qui n'a pas été au rendez-vous cette année, à en croire un grand nombre de visiteurs. "Les prix ne semblent pas avantageux, il est difficile d’accéder aux livres scientifiques spécialisés", nous confie Salim, un étudiant en médecine. "Un étudiant boursier ne peut se permettre d'acheter un livre à 9.000 DA", martèle-t-il. Mais en dépit de la cherté des prix, les chasseurs de bonnes occasions sont à l’affût, en attendant le coup de fusil du grand rabais lors de la fermeture du festival. L’acheteur peut toujours tomber. Le livre pour enfant profite lui aussi de ces réductions malgré le fait qu'il soit proposé, à la base, à des prix très raisonnables oscillant entre 25 et 350 DA. Les réductions ne se limitent pas aux livres universitaires et ceux pour enfants mais touchent aussi le livre religieux qui enregistre pourtant des records de ventes, au point de connaître des ruptures de stocks dans la plupart des stands. Les exposants ont pensé également aux ménagères qui ne peuvent se permettre de débourser de grandes sommes d'argent, en leur proposant des livres de cuisine plutôt bon marché. "Six livres à 400 DA, de quoi améliorer son cordon bleu : la cuisine algérienne n’est pas en reste de cette grande manifestation livresque… Les stands proposant des dictionnaires et des manuels d'initiation aux langues étrangères connaissent, eux aussi, une affluence considérable, ce qui démontre l'intérêt que porte le citoyen algérien aux langues étrangères, mais les prix affichés ne sont pas spécialement encourageants. Le directeur de distribution de la maison d'édition égyptienne "Dar Al Chourouk", a voulu, lui, se montrer quelque peu positif par ces termes: "Le salon entame sa 8e journée et malgré des prix élevés, le visiteur ne sort presque jamais les mains vides, ce qui montre que l'Algérien reste l'un des plus grands lecteurs du monde arabe".


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