Algérie

Bonnes feuilles d'année



Bonnes feuilles d'année
Confirmant une tendance qui s'est progressivement dessinée depuis quelques années, 2013, qui s'achève, aura vu la publication de nombreux livres. L'histoire continue à inspirer beaucoup d'auteurs notamment ceux qui, à un titre ou un autre, auront lutté pour l'indépendance du pays. Des témoignages de valeur comme les mémoires de Zohra Drif, (Mémoires d'une combattante), d'Eveline Safir Lavalette (Juste Algérienne) ou les plus récents comme celui qui relate le parcours du vieux militant Messaoud Oulamara (Sur les sentiers de l'honneur) entretiennent ce désir qu'ont les Algériens de leur histoire demeurée longtemps domaine de tabous et d'interdits. Le récit évoquant la vie et le parcours du père du mouvement national algérien, Messali Hadj, à travers le regard de sa fille, Djanina Messali-Benkelfat, paru sous le titre « Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père » s'inscrit dans cette optique. Beaucoup d'auteurs, notamment Ahmed Doum, ont publié des écrits relatant ces années de feu mais d'autres, comme Ahmed Taleb Ibrahimi, qui a livré le dernier et troisième tome de ses mémoires, Ali Haroun avec « Rempart » ou Hachemi Larabi ont évoqué une histoire plus récente. L'histoire, à laquelle Karim Younès et Belaïd Abane ont consacré des essais, pèse encore de tout son poids sur la scène éditoriale.Nouvelles voixLe domaine de la fiction a eu aussi sa part appréciable dans le catalogue des nouvelles publications. Des auteurs consacrés comme Assia Djebar, Nabil Farès ou Anouar Benmalek n'ont, certes, pas produit de nouvelles ?uvres. Par contre, Yasmina Khadra a été de nouveau au rendez-vous de ses lecteurs avec « Les anges meurent de nos blessures ». De nouvelles voix ont émergé à l'image de Samir Toumi dont le premier roman « Le cri » a été salué par de nombreux critiques. Salim Bachi, Salah Guemriche, Rachid Mokhtari avec « Mauvais sang », Leïla Aslaoui, ont enrichi nos bibliothèques de nouveaux livres au même titre que Wassiny Laredj. Deux de ses ?uvres récentes « Assabi' » et « Lolita » pour lequel il a été distingué du Prix de la création littéraire arabe, attribué chaque année par la Fondation de la pensée arabe à Beyrouth témoignent de sa valeur. Sarah Haider, de son côté, avec « Virgules en trombes » s'est affirmée par un ton libre et singulier. Comme notre cons?ur, beaucoup de journalistes en activité ou à la retraite ont fait paraître des romans (Djamel-Eddine Merdaci, Kamel Daoud, Mehdi Berrached) ou des écrits relatant des biographies d'écrivains ou d'hommes politiques ou des pans de l'histoire (Rachid Hammoudi, Hamid Abdelkader, Youcef Farhi, Hmida Layachi). Hamid Tahri nous a offert un beau livre sur l'un des ténors de la musique classique algérienne, Sid-Ahmed Serri, et Hakim Laâlam a offert son premier roman. L'organisation de l'année de la culture arabe à Constantine devrait conforter cette dynamique de production qui se confirme d'année en année au point que, désormais, pour reprendre les mots d'un éditeur désabusé, « on ne court plus derrière les auteurs mais derrière le lectorat ». Malheureusement, l'année qui s'achève a vu également la disparition de certains hommes de culture. Outre l'historien Abou El Kacem Saâdalah, l'Algérie a perdu la romancière Malika Mechakra.




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