Algérie

Bonne volonté



La chancelière allemande Angela Merkel entame aujourd'hui une visite officielle de deux jours en Algérie. C'est une visite porteuse de fortes attentes tant la volonté des deux pays est perceptible de conforter leurs liens. Pour des raisons plus linguistiques que réellement culturelles, l'Allemagne n'exerce pas une grande influence intellectuelle en Algérie. L'anglais, le français et l'espagnol continuent de surclasser l'allemand comme langue enseignée. Ce déficit de présence est assez nettement significatif de la distance qui existe encore entre deux pays qui doivent faire un plus grand effort d'aller l'un vers l'autre. D'autant que l'Allemagne est assez largement perçue dans l'inconscient collectif algérien comme une nation productrice de biens, de richesses et d'idées.Au-delà des préjugés les plus favorables, l'Allemagne n'est pas le premier partenaire de l'Algérie en termes humains et économiques. La chancelière allemande a manifestement la volonté d'améliorer les performances de son pays en Algérie et c'est une démarche qui ne surprend pas chez une dirigeante qui travaille à donner une plus grande stature à l'Allemagne dans le monde. Il serait alors réducteur de mesurer l'ampleur de sa visite en Algérie à la seule aune de fourniture d'énergie tant il est vrai que Madame Merkel parvient à imposer sa vision politique à ses alliés européens ; le dernier exemple en date est le rôle qu'elle a pu jouer dans la reconfiguration du projet méditerranéen qu'avait initié le président français Nicolas Sarkozy. Le hasard du calendrier fait que la visite de la chancelière allemande en Algérie intervienne justement au lendemain du sommet de l'UPM qui a laissé nombre de questions en suspens.C'est une question qui figurera vraisemblablement au nombre des zones d'ombre que la chancelière aura à aplanir avec ses interlocuteurs algériens. A cet égard, il ne faut pas s'attendre à ce que l'Allemagne aille à l'encontre des positions de l'Union européenne en matière de politique internationale, mais en toute logique Madame Merkel voudra impulser davantage encore les relations bilatérales entre son pays et l'Algérie pour y affirmer une plus grande présence allemande dans les multiples chantiers ouverts par l'Algérie.Ce qui plaide pour ce plus grand rapprochement, c'est qu'il n'existe pas (à l'exception du dossier du gaz) de contentieux ou de passif historique lourd à solder entre les deux pays.Les deux parties peuvent ainsi trouver les meilleures raisons du monde de faire fructifier les opportunités qui peuvent les conduire à travailler plus étroitement ensemble et créer une dynamique de partenariat mutuellement profitable aux économies des deux pays. Les visites de haut rang entre l'Allemagne et l'Algérie prouvent, si besoin est, qu'il y a une volonté politique d'aller de l'avant.
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