L'année a été exceptionnelle. A son début, l'Algérie venait de boucler deux décennies de règne sans partage, rythmées par une gouvernance autocratique qui a produit ce qui se fait de pire en la matière. Les espaces d'expression ont été méthodiquement fermés, la classe politique a été réduite au rang d'alibi, la société a été livrée à l'obscurantisme, les richesses ont été partagées entre les clients d'une secte avide arrogante et médiocre, l'accès à la rapine était devenu une promotion méritoire et l'allégeance, l'unique chance d'émancipation. 2019 préfigurait le pire. Un Président invisible et inaudible qui avait déjà violé la Constitution pour garder le pouvoir à vie bouclait déjà un énième mandat dont le dernier dans un état physique de totale incapacité. «Il» s'apprêtait à briguer un cinquième mandat où il ne pouvait être qu'une virtualité. C'est le cercle qui ambitionnait de garder le pouvoir et les richesses du pays qui comptait gouverner en son nom. L'année a été fertile. Dans un sursaut salutaire, les Algériens ont investi la rue pour dire que cette fois, ça ne se passera pas ainsi. Une mobilisation grandiose, une détermination à toute épreuve et un pacifisme qui a charmé le monde. Première victoire, le printemps que se promettait le régime a été celui du pays. Déjà oublié le scrutin d'avril qui allait faire de l'Algérie la risée de la planète. L'année a été belle. Plus on prophétisait l'essoufflement du mouvement populaire, plus il grandissait et mûrissait autant dans ses méthodes que dans ses objectifs. Deuxième victoire, le scrutin remis à l'été n'a même pas trouvé de prétendants. L'année a été belle, la mobilisation et la détermination des Algériens ont permis la libération de beaucoup des détenus d'opinion et des détenteurs de l'emblème amazigh. Il en reste encore mais la contestation ne s'est pas arrêtée. La fin de l'année est prometteuse. Le mouvement est à un carrefour où il est question de se donner de nouvelles perspectives. 2019 se termine par une élection largement contestée mais aboutie de fait, une disparition qui a fait polémique mais vécue dans la dignité morale et un 22 février tout proche, qui sonne l'heure des bilans. Polémiques aussi, ont été les premières nominations qui ont précédé la désignation de l'équipe gouvernementale. Elles ne cadrent pas vraiment avec les promesses de renouveau faites par M. Teboune. 2019 aura été d'une rare fertilité et préfigure déjà une autre ère pour l'Algérie. En attendant la fête ce soir, le pays a déjà gagné le sourire. Bonne année.S. L.
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Posté Le : 31/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Laouari
Source : www.lesoirdalgerie.com