«Les plus à craindre sont souvent les plus petits». La Fontaine
Voilà qu'une année se termine, comme la précédente à quelques nuances et
déceptions près. L'Algérie s'est qualifiée pour la phase finale de la coupe du
monde de foot, l'aventure s'est terminée «en eau de boudin» avec le départ de
l'entraîneur et les débuts d'un professionnalisme bien amateur qui aura
tendance à durer tant que le Trésor public continuera de financer de mille et
une manières des entités incapables de se transformer en des entreprises gérées
avec rigueur sous les yeux intransigeants du commissaire aux comptes, de
l'I.G.F et la Cour des comptes et éventuellement de la justice. Mais comme le
foot relève plus du domaine politique, sa gestion «politique» sera exactement
comme la gouvernance nationale, sûre de téter la rente des hydrocarbures. Mais
n'empêche, bonne année!
Au loin, les fêtes de Noël et
celles du 31 décembre 2010, ont, encore une année de plus et de trop,
caractérisé la solitude extrême des Palestiniens. Parmi ces derniers, ceux qui
sont chrétiens ont fêté la naissance de Jésus sous l'occupation, avec les
privations et les deuils imposés par l'Etat juif, plus arrogant que jamais, et
surtout plus sûr et convaincu qu'il est au dessus de «la communauté
internationale». Après avoir neutralisé les régimes arabes, surtout les plus
riches, les plus intégristes et les plus archaïques, Israël avec l'aide de
l'Europe et des Etats-Unis fait la loi sur toute la région, et avec mépris
interdit à l'ONU et à quiconque d'évoquer son arsenal nucléaire et les traités
anti-prolifération qui, théoriquement concernent tous les pays, sauf Israël.
Les régimes arabes, les plus réactionnaires, ceux qui font tourner les
industries d'armements d'Est ou Ouest, du Sud au Nord de la planète sont
révulsés de voir un patriarche qui a…Fouad comme prénom dire la messe de Noël.
Tout comme ils trouvent inacceptable, hérétique que des Arabes en Palestine ou
ailleurs soient chrétiens ou sans religion. La Palestine et ses souffrances
sont devenues une corvée pour de nombreux dirigeants arabes qui espèrent
secrètement que Tel Aviv arrive à leur trouver une solution finale. Mais bonne
année 2014 quand même !
L'année 2010 a été celle de la
mère supérieure Sonatrach et de ses bonnes petites sÅ“urs. La liste des contrats
de gré à gré, d'un mobilier, d'une piscine comme dans les films américains, des
histoires de familles régnantes qui batifolent dans du pétrole ont rempli les
pages des journaux privés et les cahiers des ambassadeurs étrangers. Et lorsque
les scandales ont donné le tournis à la planète, lorsque le roi et certains
vizirs sont tombés, la fédération des pétroliers jusque-là absente du sud
algérien, a retrouvé ses esprits et part en guerre une fois des défaites
annoncées. Et c'est connu, en fin d'année la direction du vent, les augures, le
départ de M. Khelil peuvent bien libérer des «énergies patriotiques». Mais il
ne fait aucun doute que les seuils symboliques, emblématiques et judiciaires
des responsabilités et des sanctions seront forcément et férocement fixés à des
limites qui ne dépasseront pas des lampistes et autres intérimaires. Le blé dur
est de nouveau importé et les seuls hydrocarbures sont toujours massivement
exportés. On nous annonce fin 2010 que le patrimoine filmique de la
cinémathèque algérienne est bien conservé en partie à la bibliothèque
nationale. La bonne nouvelle est que la BN du pays est la seule au monde à
avoir des bunkers dotés des dernières technologies de la température adéquate,
des contenants pour films, gérées bien entendu par ordinateur en fonction des
saisons, protégés d'éventuels incendies ou inondations. De son côté, la
cinémathèque possède tous les équipements de pointe pour conserver tous les
livres sur le cinéma qui n'ont pas trouvé de place à la B.N. C'est comme dans
les comédies où il y a des échanges de rôles! Mais si l'Algérie peut restaurer
et conserver des Å“uvres cinématographiques, on ne sait toujours pas où ont été
formés les conservateurs, les as de la restauration, et où ont été achetés les
équipements. Espérons toujours que les négatifs des films algériens resteront
encore là où ils sont en Europe. Bonne et heureuse année 2014, quand même.
Fin 2010 a été marquée aussi par
des avancées extrêmement pertinentes aux plans idéologique, politique,
démocratique et dans le management moderne des formations politiques. Riche
d'une histoire très riche en rebondissements, d'une grande expérience et d'un
potentiel de jeunes d'une grande compétence, le FLN a ajouté des pages
glorieuses à son histoire. Les débats d'idées, les propositions chiffrées
livrées à l'opinion, les options affichées pour des industries culturelles, le
renouveau de l'urbanisme des grandes villes et la dynamique future pour
l'agriculture ont été parmi les thèses et études fournies par le FLN. Les
échanges entre générations, entre conservateurs et rénovateurs qui ont des
idées inédites sur l'U.A., la mondialisation, la relation avec la France et
l'Europe, les énergies nouvelles et les universités d'excellence ont apporté du
sang neuf et une nouvelle jeunesse à un parti qu'on disait bon pour le «musée
du mouvement national». De quoi donner, pour 2014, des idées et des ambitions
aux autres partis. En cette fin d'année, la pause est nécessaire pour faire la
fête et recharger les batteries du moral. Pour célébrer la future année 2014,
selon les pays, les coutumes, les cultes religieux, les régimes politiques, le
développement des libertés , les libertés culturelles, il suffit d'une
télécommande pour voyager et voir comment le monde fête le nouvel an 2014.
Pourquoi 2014? Parce que c'est l'année qui vient juste après 2010 et qu'il y
aura des élections présidentielles qui mobilisent déjà, et c'est bien ainsi,
les anciens et les nouveaux. Donc, bonne et heureuse année 2014 qui commence ce
samedi.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 30/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdou B
Source : www.lequotidien-oran.com