Algérie

Bonjour le Caire, une révolution en live Projection du documentaire de la journaliste algérienne Souhila Battou


Bonjour le Caire, une révolution en live Projection du documentaire de la journaliste algérienne Souhila Battou
L'année 2011 a été incontestablement l'année des révolutions populaires dans le monde arabe. Et une telle situation ne pouvait laisser indifférents certains artistes. Présente lors du soulèvement du peuple égyptien contre le président déchu Hosni Moubarek, la journaliste algérienne Souhila Battou n'a pas pu résister une seconde à l'envie de saisir sa caméra et descendre dans la rue suivre de très près un peuple qui crie son ras le bol. «Quand on filme une personne, on capte son émotion», dit-elle. Bonjour le Caire est un film documentaire qui retransmet le déclenchement de la révolution égyptienne à l'état brut. Diffusé d'abord sur une chaîne de télévision égyptienne lors du 1er anniversaire de la révolution, le documentaire a été projeté en avant-première algérienne à l'espace Mille et une news, samedi dernier, face à un public restreint vu les chutes de neiges qui ont rendus les déplacements difficiles, voire impossibles. D'une durée de 52 minutes et produit par E Post Munira Arfaoui Egypt & Ateliers Prod Bilal Al Arabi Algeria, ce documentaire est un témoignage poignant et sincère qui retrace ce qui s'est réellement passé en Egypte, sans censure.Filmé à l'aide d'une caméra porté, Bonjour le Caire raconte l'incroyable aventure de Souhila Battou au c'ur des événements. «J'ai vécu au Caire durant plus de quatre ans et je peux vous confirmer que j'ai pu ressentir la tension qui régnait dans ce pays. Elle m'a fait rappeler celle qui régnait en Algérie bien avant le 5 octobre 1988, un événement qui m'a beaucoup marqué», déclare la cinéaste. C'est vendredi. Les gens commencent à envahir la rue timidement mais avec une volonté de fer. Le mouvement se propage très vite telle une trainée de poudre. Souhila Battou n'a pas le temps de choisir un angle d'attaque. «Souvent on ne mesure pas l'importance d'un événement. On ne sait jamais qu'il s'agit d'un fait historique», dit-elle. Faisant preuve d'un courage impressionnant due à sa passion démesurée pour le métier de reporter, Souhila Battou, même si des craintes la tiraillent, se mêle toutefois aux manifestants. Elle ira jusqu'à provoquer un agent des autorités. «C'était le seul moyen pour le distraire et pour qu'il me laisse passer», dit-elle.Les images qu'elle filmera sont troublantes. On y voit des jeunes sous une pluie de bombes lacrymogènes et poursuivies par les policiers. La répression est à son comble. «En filmant, j'ai décidé d'éviter de montrer le sang. Je n'encourage pas cette culture du sang. C'est un choix artistique», affirme la documentariste. Sur le terrain, elle prend l'initiative. Elle fait parler les gens. On sent vite que la reporter a adopté cette révolution. «A certains moments, j'ai eu vraiment peur. Mais j'avais moins peur que les égyptiens, car j'étais déjà passée par là lors du 5 octobre 1988, tandis que les égyptiens découvraient cela pour la première fois», dit-elle.Plus qu'un documentaire, Bonjour le Caire est un document d'archive qui se distingue par sa sincérité et sa force. Il s'agit d'un véritable reportage en live qui retransmet des images qui se passent de tout commentaire.
W. S.
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