Bon sens
Le sommet arabe d?Alger s?ouvre aujourd?hui et tout semble indiquer que l?objectif qui lui a été attribué, il y a une année déjà, a été atteint. On disait de lui qu?il allait être le sommet des réformes, et même les pays arabes les plus réfractaires ou carrément opposés tiennent désormais le même discours. Ou encore le processus de paix avec Israël, qu?un glissement sémantique a transformé en processus de normalisation, a été débattu et classé sans heurt ni passion. Tout a été si bien que l?on ne déplore pas le moindre retard ou dossier sensible laissé en suspens ou, comme on dit, laissé à l?appréciation des chefs d?Etat. Ce qui constitue un exploit si on se rappelle les péripéties qui avaient entouré le précédent sommet tenu en Tunisie, ajourné pendant quelques semaines, disait-on pour absence d?accord sur les réformes. L?Algérie avait alors activement préparé son sommet et même si elle avait dû faire face à des grincements de dents, sinon de franches oppositions, n?a jamais renoncé à sa revendication. Il ne s?agit pas d?une mince affaire, car amender la charte de la Ligue arabe implique la mise à jour des différentes législations nationales, donc l?introduction de réformes, ou ce qu?on appelle communément l?ouverture démocratique qu?un projet américain appelé GME (Greater Middle East ou Grand Moyen-Orient) entend imposer aux pays arabes. Des réformes ou des projets en ce sens sont alors décidés par-ci, par-là. Quant au deuxième axe de ce sommet objet d?un incroyable battage médiatique, il n?ira pas au-delà de ce qui a été énoncé dans la résolution de Beyrouth en 2002, proposant à Israël une normalisation arabe globale contre un retrait total des territoires arabes. Il y a déjà un préalable dont il fallait tenir compte, qui est la paix à travers la restitution aux Arabes de leurs territoires, et s?il y avait encore le moindre problème de compréhension, Ariel Sharon, qui a le mérite de la clarté, vient de le régler, à sa manière bien entendu, celle d?un chef de guerre qui entend mettre les Arabes et le monde entier devant le fait accompli en décidant d?intensifier la colonisation des territoires palestiniens. Le fait qu?il décide lui-même quels territoires Israël doit garder constitue plus qu?une simple provocation. Un défi à tout bon sens.
Posté Le : 22/03/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. Hocine
Source : www.elwatan.com