Algérie

Bon film bon genre



Après avoir été méprisé, le documentaire commence à se frayer une place en Algérie.Initiative louable que celle du Laboratoire Paragraphe-CITU, de l'université Paris VIII, qui organise, les 9 et 10 mars, un colloque entièrement consacré au cinéma documentaire algérien. Cette rencontre qui va dans le sens de la reconnaissance, de la défense et de la promotion du genre documentaire en Algérie, semble essentielle pour sensibiliser le public et les décideurs à ce cinéma qui a un grand avenir dans notre pays, mais aussi pour encourager la jeune génération à s'engouffrer dans ce créneau, moins compliqué techniquement, moins onéreux, moins exigeant en personnel technique, et qui offre des chances à tout ceux qui veulent pratiquer le 7e art intelligemment.
Le cinéma documentaire, qui a longtemps fait l'objet d'un discrédit et d'une ségrégation éhontée sous toutes les latitudes, a aujourd'hui pleinement droit de cité. Considéré comme genre à part entière, il fait l'objet d'une attention particulière. Comme regard spécifique sur le réel, son efficacité dans les domaines scientifique, historique, anthropologique, ethnographique, social, culturel, éducatif et politique, n'est plus mise en doute. Ses auteurs, longtemps méconnus, ignorés, et même parfois méprisés, ont fini par accéder à la notoriété. Après un repli important sur le marché domestique, il connaît, ces dernières années, un remarquable essor. Les grands networks se l'arrachent, le produisent et le diffusent parfois en prime-time sur leurs écrans. Ici ou là, des colloques le consacrent. Plus de 350 festivals ont été référencés à ce jour.
Pour cette rencontre parisienne, le Professeur K. Zreik, organisateur de la manifestation, présentera en ouverture des travaux, Mohamed Bensalah (cinéaste, critique et universitaire) et Mouloud Mimoun (critique et président du Maghreb des Films), qui introduiront les débats autour de la genèse et de l'évolution du film documentaire en Algérie. Les communications porteront essentiellement sur l'expérience algérienne dans ce domaine, des années 1957 à nos jours, une sorte de bilan et de perspectives, en essayant de répondre à un certain nombre de questionnements. Nombreux sont les documentaristes qui prendront part aux travaux et aux projections. Parmi ces derniers, Malek Bensmaïl, Salim Aggar, Larbi Benchiha, Hafida Boulekbache, Habiba Djahnine, Drifa Mazaner, Djamila Sahraoui, Tariq Teguia, Fredérique Devaux-Yahi, Natacha Cyrulnik, Djamel Beloucif?
Au Maghreb, et plus particulièrement en Algérie, le documentaire s'est difficilement frayé un chemin, une place modeste certes, mais avec des ?uvres majeures. Depuis les pionniers comme Djamel-Eddine Chanderli et René Vautier qui se sont distingués à partir de la guerre de Libération nationale jusqu'aux réalisateurs apparus après l'indépendance, à l'instar de feu Azzeddine Meddour, les nouvelles générations, avec plusieurs réalisateurs, sont en train d'ouvrir des voies inédites dans ce genre.


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