Algérie

Bombarder ou non l'Iran ?



Sur cette question, Washington souffle alternativement le chaud et lefroid. «Les gens n'ont aucune raison de penser que le président est sur lepoint d'attaquer l'Iran. Je crois qu'il faut que cela soit clair», a déclaréavant-hier, Dana Perino, la porte-parole de la Maison blanche. Toutefois,Georges Bush a multiplié les déclarations guerrières et catastrophistes lorsdes trois dernières semaines, le Président des Etats-Unis a ainsi mis en gardecontre le danger d'un «holocauste nucléaire» et d'une troisième guerre mondialesi l'Iran possédait la bombe atomique.De son côté, son vice-président Dick Cheney a menacé l'Iran de «gravesconséquences». Et Georges Bush a toujours refusé d'écarter l'option d'unrecours à la force contre l'Iran, pays qui est devenu son principal argumentpour vendre aux Européens l'installation d'un bouclier américain anti-missilessur le Vieux Continent.En attendant l'heure des «choix définitifs», Washington demande à sesalliés de renforcer fortement les sanctions financières contre Téhéran, malgréles protestations de la Russie et de la Chine. La France est en pointe, depuisle mois de septembre, pour réclamer des mesures autonomes renforcées de l'Unioneuropéenne (UE), en complément de celles de l'ONU. Le thème de la montée enpuissance de mesures autonomes européennes contre l'Iran figurera en bonneplace lors du voyage de Nicolas Sarkozy, la semaine prochaine, à Washington.Mais certains pays européens, comme l'Allemagne ou l'Italie, commencent àpenser que Nicolas Sarkozy en fait «un peu trop».Dans l'hypothèse, hélas réaliste, d'un bombardement d'une durée d'environun mois de l'Iran, certains spécialistes français de la Défense débattent(aujourd'hui avec beaucoup de discrétion) de la question qui fâche : la Francepourrait-elle participer militairement à cette possible offensive américaine,via ses vaisseaux de guerre et sa force aérienne embarquée ?Le pro-américanisme militant de Nicolas Sarkozy et de son ministre desAffaires étrangères, l'ex-socialiste Bernard Kouchner en inquiète beaucoup. Unetelle intervention militaire aux côtés des Etats-Unis serait au rebours completde la politique très équilibrée du couple Chirac-Villepin sur l'Irak, fortappréciée à l'époque dans le monde entier, elle irait à contrario de tous lesfondements du gaullisme historique et de 50 ans de politique étrangère.Elle diviserait profondément la classe politique y compris au sein desrangs de la majorité et gageons enfin qu'un bombardement de l'Iran serait trèsmal vécue par l'opinion publique française. Roland Dumas, malgré son discourstraditionnellement feutré de grand diplomate, ne prends pas de gants : «Ceserait une catastrophe pour notre pays». Pour éviter cette funeste hypothèse,prions pour que les Américains ne bombardent pas l'Iran.


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