Algérie

Boko Haram se rapproche



Boko Haram se rapproche
Une vue de Bosso dans la région de DiffaRéagissant quelques heures après la tuerie qui a ensanglanté le Niger, les autorités du pays ont promis de «laver l'affront» et de «poursuivre sans faiblesse» la lutte contre l'organisation jihadiste...Depuis l'attaque meurtrière de Boko Haram, vendredi dernier, la localité de Bosso, au sud est du Niger, fait l'objet de moult interrogations quant aux forces armées qui la contrôlent. Tandis que les autorités gouvernementales affirment que l'armée nigérienne a déployé ses éléments dans la bourgade, d'autres sources témoignent de la présence continue des terroristes. C'est dire si la situation demeure confuse et les informations divergentes. Boko Haram avait perdu dans ce coup de force 55 éléments alors qu'ils étaient 26 du côté des forces de sécurité, un bilan fourni par le ministre nigérien de la Défense qui s'est déplacé à Bosso, dimanche. Or, le maire de la ville aurait indiqué, selon des ONG humanitaires, que les soldats auraient quitté la localité peu après le départ du ministre, donnant l'opportunité à Boko Haram de réinvestir le lieu. Toujours selon cet élu, El Hadj Bako Mamadou, les éléments du groupe terroriste ont incendié plusieurs édifices dont celui de la chefferie traditionnelle et hissé leur drapeau, comme dans la localité toute proche de Toumour. Alors que la question du contrôle réel de Bosso, devenue lancinante, est à la «Une» des médias du pays et dans plusieurs autres capitales sahéliennes, le gouvernement a vivement réagi par le biais de son porte-parole qui a confirmé que «Bosso est totalement sous contrôle» de l'armée. Le ministre de la Défense, Hassoumi Massadou, répète inlassablement que «la ville n'est pas aux mains de Boko Haram. Nos hélicoptères volent en permanence au-dessus de la ville». Réagissant quelques heures après la tuerie qui a ensanglanté le Niger, les autorités du pays ont promis de «laver l'affront» et de «poursuivre sans faiblesse» la lutte contre Boko Haram, tout en «prenant rapidement des mesures pour aider les populations». Or, ils sont des milliers à avoir fui massivement devant les exactions du groupe terroriste, abandonnant leurs maigres biens. Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime leur nombre à quelque 50.000 personnes parties d'abord en direction de Toumour, à une trentaine de km de Bosso, une ville également attaquée part Boko Haram, puis vers Diffa, à 140 km de là. D'autres déplacés vont en direction de Kidjendi, Gagam, et Kabelawa pour davantage de sécurité. Mais les organisations humanitaires s'en inquiètent car tous ces lieux sont déjà saturés de déplacés et les moyens font cruellement défaut pour assurer leur prise en charge. Cette attaque du groupe terroriste était pressentie depuis l'engagement du Niger début 2015 dans les combats que mènent le Nigeria et le Tchad contre Boko Haram. Néanmoins, la surprise et la violence de l'attaque ont ébranlé les autorités du pays au point que le président nigérien Mahamadou Issoufou s'est envolé hier matin pour le Tchad où il a rencontré son homologue tchadien, Idriss Déby. Et c'est à Ndjamena, la capitale tchadienne, que se trouve l'état-major de la force mixte multinationale chargée de coordonner la lutte contre Boko Haram. En clair, le Niger a requis l'appui du Tchad pour se prémunir d'éventuelles opérations analogues. La conjonction des efforts des quatre pays, directement menacés par le groupe terroriste, à savoir le Cameroun, le Nigeria, le Tchad et le Niger, imposait cette coordination qui a commencé à porter ses fruits dans les zones nigérianes maintes fois dévastées par les hordes de Boko Haram, lequel cherche des endroits moins bien protégés pour y planter ses crocs, optant pour le Niger. Un pays sahélien où la mouvance terroriste est aussi multiple que mobile, ce qui implique pour l'Algérie une vigilance accrue sur l'ensemble des zones frontalières et la mobilisation conséquente des moyens militaires requis. Car la jonction entre Boko Haram et d'autres factions comme celle d' Al Mourabitoune par exemple, n'est pas à écarter, même si, pour le moment, elle paraît peu probable.


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