Boghni (Tizi Ouzou) - Les fontaines publiques valorisées

L’eau de source est mise à la disposition des villageois et des visiteurs dans une stricte organisation et le respect de l’environnement.

Au pied du Djurdjura, dans la commune d’Amechras (Boghni), à environ 35 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, des sources naturelles d’eau potable coulent à flots, en permanence. Un grand bonheur qui profite aux habitants et visiteurs de cette région dotée de sites rocailleux offrant une vue éblouissante.

Pour l’aménagement et le captage de Thala Ouguellid, ou «la fontaine du roi», l’APC d’Amechras a dépensé une consistante enveloppe financière, en plus des contributions de donateurs et de bénévoles de la localité.

«A un moment donné, il y a moins d’une décennie, une certaine anarchie régnait concernant la gestion de cette source naturelle d’eau, se déversant directement des chaînes montagneuses de cette contrée. Une situation que provoquaient des automobilistes de passage par ces lieux paradisiaques, où ils garaient sans respecter les règles de la circulation, ni les coutumes locales», nous feront remarquer des groupes de jeunes qui se sont constitués en bénévoles pour la surveillance des lieux.

Ils se distinguent par la particularité de leur habit (des gilets barrés de l’inscription du nom de leur association et de bandes réflectrices).

Depuis cette forme d’organisation, les villageois de la localité, ou d’autres citoyens de passage dans cette région, ont retrouvé paix et sérénité, ils viennent avec des bouteilles et des bidons en plastique qu’ils remplissent en quelques minutes, tant les robinets, coulant en permanence et à grand débit, sont nombreux, une dizaine pour Thala Ouguellid, par exemple.

Plus haut encore, à environ 45 km au sud du chef-lieu de la wilaya, soit au arch Ath Bougherdane, ou à Assi Youcef, une autre source, Tabourt n-Laïnçar, a été aménagée en réservoir, avec six robinets, qui se ferment pour éviter les déperditions. Sur ce lieu, l’eau, si fraîche et limpide, coule également à profusion grâce à l’organisation qui y est assurée par des jeunes bénévoles portant des gilets de reconnaissance.

Les jeunes organisent le stationnement momentané pour les automobilistes, auxquels il est de prime abord indiqué, par un écriteau, de ne pas payer pour avoir garé un instant son véhicule, mais il est permis à tout un chacun de faire un don.

«En tout cas, le moindre centime offert pour ces associations de gestion des lieux est destiné aux travaux d’amélioration et aux prestations accomplies au quotidien pour l’hygiène et le respect de la règle des lieux».

Pour ce faire, des écriteaux y sont visibles, tout autour de ces endroits.

Pour rentabiliser quelque peu les efforts fournis par les municipalités concernées (Amechras et Assi Youcef) et par les jeunes associatifs, et afin d’assurer satisfaction aux innombrables visiteurs ou à ceux venant s’approvisionner en eau fraîche, émergeant des profondes entrailles du Djurdjura, un petit espace y est délimité à proximité, notamment de Tabourt n-Laïnçar (Ath Bougherdane), avec quelques chaises et tables pour des repos momentanés, concernant particulièrement les personnes âgées.

La municipalité d’Assi Youcef a dégagé, elle aussi, une consistante enveloppe financière, en plus des contributions de nombreux donateurs et de volontaires pour le captage et l’aménagement de sa fontaine.

En tout état de cause, autour de ces fontaines, offrant un si précieux et vital liquide, tout acte de pollution, involontaire soit-il, est vite relevé.

«Il va de la sécurité des lieux et du bien de tous», rappellent les jeunes bénévoles.

Salah Yermèche