Le chemin qui monte
Le Chemin de wilaya 128, un lieu attachant et attirant est devenu, en cette période, difficile et dangereux.
Quand on emprunte le CW 128, cette route pittoresque menant de Tizi Ouzou à Boghni, on est saisi par des paysages majestueux et par cette route en lacet serpentant entre des ravins, et le long d’un oued réduit à un filet d’eau en été, mais se transformant en une véritable furie en hiver.Quand on quitte le carrefour du CW 128 avec la RN 25 au lieudit Souk Ntleta à environ huit km au sud de la ville de Draâ Ben Khedda, le voyageur qui ne connaît pas bien cette voie d’accès à Boghni, peut facilement verser dans le fossé et plus dangereusement encore faire un tonneau vers l’oued qui coule en contrebas.Difficile par endroits, cette route, avec ses virages en épingle à cheveux, constitue un véritable danger pour les automobilistes qui ne craignent pas de faire de la vitesse. Après le carrefour de Tleta, on s’enfonce dans ce qui fut une ligne de chemin de fer jusqu’en 1947 et même le néophyte comprend ce changement rien qu’aux noms des lieux: 49, 51, 55, 43.Autant dire la distance du lieu considéré depuis Dellys la station de départ du train qui, jadis, assurait la liaison entre Boghni et Dellys. Si on prend ce CW 128, on est interpellé par cette beauté des paysages et ce silence troublé juste par le gazouillis d’oiseaux et, de temps à autre par les cris de bergers ou encore les appels de paysans, de crête en crête. On passerait volontiers des heures à profiter de ces lieux et s’assurer ainsi une détente certaine. Mais depuis l’apparition de la violence, les lieux ne sont plus aussi sereins qu’auparavant. 49 c’est le pressoir à huile de la famille Krim ou du moins ce qui reste de ses ruines. 49 était dans les temps anciens une halte privilégiée pour les voyageurs. 51, une autre halte avec sur sa droite une piste menant vers Allela dans les Aït Yahia Moussa et sur la gauche le chemin de chèvre qui grimpe vers Takheribt.Après le pont et une fois dépassé le tunnel on arrive à Kantidja. Un village qui se demande toujours si le barrage de Souk Ntleta est toujours d’actualité. Kantidja devait, en principe, disparaître avec ce barrage. Mais pour l’heure, les gens n’y croient pas. Cette option demeure un simple projet.Question projet, les gens de Kantidja en ont un et un bon: ils demandent une passerelle pour traverser à sec l’oued qui sépare leur village du CW 128. Kantidja ne sait d’ailleurs plus à quelle commune elle appartient. Officiellement, elle est dans la commune d’Aïn Zaouïa, sise à environ une trentaine de km plus au sud alors qu’Aït Yahia Moussa est juste derrière la colline.Mais c’est ainsi et pas autrement. Plus haut c’est la gare des Maâtkas, un lieu-dit qui jadis fut une véritable fourmilière, alors on venait de partout y compris de Boghni, de Beni Zmenzer, des Ouadhias et de Béni Douala, pour faire ses emplettes à la gare des Maâtkas ou encore y vendre ses produits.Aujourd’hui, l’endroit est relativement désert, notamment depuis la destruction par la population du bar clandestin qui squattait l’ex-gare de chemin de fer. Un lieu jadis repère des grands bandits d’honneur: Oumeri, Saïd Babou et autre Asmane. De la gare on se rend à Axxam Cheikh et au-delà au lieudit Pont-Noir. De là à Boghni, il n’y a que quelques kilomètres et le Pont-Noir est, aujourd’hui, bien gardé par un détachement de l’ANP.
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Posté Le : 07/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. SAÏD
Source : www.lexpressiondz.com