Algérie

Bnat bladi, un rêve de la taille d’une nation !



Publié le 12.08.2024 dans le Quotidien l’Expression

L'impossible n'existe pas. Tout est possible et réalisable. Derrière chaque épreuve dure se cache un bonheur pur. Juste, il faut savoir bien le dénicher.
Elles sont jolies, intelligentes et dégourdies les bnat bladi, les filles de mon pays!
La psychologie collective de l'Algérien contient un rejet catégorique de la hogra l'humiliation, une détestation du hagar l'«humilieur». Dès que la boxeuse algérienne Imane Khelif a commencé à recevoir des insultes et à être harcelée de la part de gens racistes et pervers, les Algériens ont pris sa défense farouchement à travers les réseaux sociaux.
Bien qu'il soit imprégné de la culture machiste courante et tolérée dans notre société, au moment historique décisif, l'Algérien prend le camp des damnés de la terre, les damnés de la société.
Les victoires historiques enregistrées par nos deux sportives Imane Khelif et Kaylia Nemour, la fête générale qui les a couronnées, la joie exprimée par tous les Algériens de l'intérieur comme de l'émigration, m'ont interpellé. Face à cette jubilation, je me demande: l'avenir de l'Algérie ne sera-t-il pas féminin?
Une jeune fille sortie des zones d'ombre les plus sombres, d'un douar reculé, oublié de Dieu et des humains, offre, soudain, la liesse à tout une nation.
Une vendeuse de pain et collectrice de bouteilles en plastique sur les routes abandonnées et non goudronnées apprend à toute une génération comment réaliser un rêve grand comme un pays, haut comme un ciel!
L'impossible n'existe pas. Tout est possible et réalisable. Derrière chaque épreuve dure se cache un bonheur pur. Juste, il faut savoir bien le dénicher.
Si la boxeuse Imane Khelif a réussi dans le sport, d'autres peuvent réussir dans d'autres domaines. Imane Khelif est une leçon et un exemple.
La jeune romancière Sarah Rivens a réussi dans la littérature. C'est une autre jeune Algérienne, âgée de 26 ans à peine, vivant à Alger, depuis quelques années, ne cesse de subjuguer des millions de lecteurs dans le monde. Sarah Rivens, elle aussi, vit dans les zones d'ombre de la culture, oubliée par les gens du livre de chez nous. Invitée dans des salons du livre étrangers, Sarah Rivens draine des milliers de lecteurs, et les portes de son pays lui sont fermées au nez.
Le futur algérien est féminin, il est au féminin!
Ces trois jeunes Algériennes, Imane, Kaylia et Sarah, deux dans le sport et la troisième dans la littérature, représentent un message clair et éloquent à tous les Algériens: arrêtons-nous de pleurnicher, d'insulter, de s'insulter, de mourir à petit feu. La victoire n'est pas une chance. La chance est le porte-manteau sur lequel les fainéants accrochent leurs larmes et leurs déceptions.
La victoire est une volonté, un amour, une décision personnelle, un travail continu sans relâche.
Si ces trois jeunes filles ont gagné dans leur vie, c'est, tout simplement, parce qu'elles ont fourni une énergie exceptionnelle.
Et si ces trois expériences sont le témoin d'une réussite professionnelle, cela veut dire que des milliers d'autres femmes algériennes pourront, à leur tour, gagner, un jour, leur défi dans d'autres domaines.
Cette victoire de nos sportives n'est pas à fêter uniquement mais à méditer, à lire et à relire. Toute nation a besoin de symboles positifs qui font pousser les ailes des rêves et endurcir les bras pour un travail pénible et rentable.
Les nations ne sont pas faites uniquement de terre ou de géographie, mais aussi et surtout de symboles. Et aujourd'hui Imane, Kaylia et Sarah sont des symboles qui illuminent la mémoire collective. Bravo bnat bladi!
Amin Zaoui



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