La majorité des déchets plastiques présents dans les océans proviennent des fleuves. Ce prototype veut stopper ce phénomène. Explications.
Le désastre écologique qui se joue actuellement dans nos océans n’est plus un secret pour personne. L’agrégation de déchets plastiques forme aujourd’hui un septième continent d’une superficie six fois supérieure à celle de la France. Le site de L’info durable révèle que, pour endiguer le phénomène, deux ingénieurs italiens ont mis au point « Blue Barriers », un système de barrières pour dévier les déchets avant même qu’ils n’atteignent la mer.
Dévier et collecter les déchets fluviaux
Le projet « Blue Barriers » a pour objectif de stopper, dévier et collecter les déchets plastiques voguant sur les fleuves avant qu’ils n’atterrissent dans les océans. D’après le site de SEADS (Sea Defense Solutions), la startup qui propose ce prototype :
« Des études indiquent que seules 10 à 20 rivières dans le monde sont responsables de plus de 88% du total des matières plastiques entrant dans les océans. »
Concrètement, l’idée est de positionner deux barrières flottantes suffisamment éloignées l’une de l’autre afin de minimiser l’impact sur la vie du fleuve et ne pas gêner la circulation des bateaux. Immergées en partie seulement, elles permettent aux poissons de passer facilement en dessous sans trop obstruer leur trajectoire tout en déviant néanmoins les déchets. En entrant en contact avec la première barrière, les déchets plastiques sont déviés grâce au courant vers la deuxième, puis guidés vers un bassin de collecte.
Les barrières ont été conçues pour résister aux conditions fluviales difficiles et minimiser l’entretien et un système d’ouverture manuelle a également été prévu afin de répondre aux éventuelles situations d’urgence.
Au delà du bénéfice écologique incontestable, le pari de SEADS est aussi de créer de la richesse en valorisant les ressources amassées. Triées, vendues et recyclées, elles deviendront un atout pour les populations locales et un moyen de créer de l'emploi.
Première expérimentation en Italie
Au mois de mars, un premier essai va être réalisé sur le Rhin, en Italie. Fabio Dalmonte, l’un des ingénieurs du projet, explique :
« Nous allons réaliser une expérimentation sur ce fleuve de façon temporaire. Bien que le système ait déjà été testé grâce à des simulations à plus petite échelle, cet essai devrait achever de convaincre les gouvernements avec lesquels nous sommes actuellement en pourparler. »
Dans leur ligne de mire, l’Indonésie et son fleuve Ciliwung qui se jette dans la baie de Jakarta. Un affluent particulièrement pollué. Du Nil, en Egypte, au Yangtze, en Chine, l’ingénieur espère conquérir un maximum de pays et trouver une solution durable à la pollution marine. Car, comme le rappelle leur site en citant une étude de la Fondation Ellen MacArthur :
« si une intervention efficace n’est pas urgemment mise en place, il y aura plus de déchets plastiques dans la mer que de poisson d’ici 2050. »
Le coût relativement faible du dispositif, 40 000 euros, laisse espérer qu’il puisse être mis en place à grande échelle.
Au final, ce sont souvent les solutions les plus simples qui sont les plus efficaces !
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Posté Le : 08/02/2019
Posté par : imekhlef
Ecrit par : rachid imekhlef
Source : +POSITIVR "Par Mathilde Sallé de Chou"