Algérie


Après une accalmie trompeuse, la bande de Ghaza est de nouveau soumise à l'implacable blocus israélien. Privés de ravitaillement en nourriture et en carburant, les populations palestiniennes sont, une fois de plus, exposées à la catastrophe humanitaire. C'est une situation qui ne surprend plus personne et ne suscite que des protestations de forme tant il apparaît évident que ni l'ONU ni les pays du quartette n'ont le pouvoir de ramener Israël à la raison. Comment, d'ailleurs, les Etats-Unis et l'UE pourraient-ils réprimander l'Etat hébreu dont ils sont les fidèles alliés ' Quelles que soient les exactions commises par Israël, elles se justifient pour le monde occidental par le prétexte d'une théorie discutable de la légitime défense. C'est une vieille antienne qui continue de fonctionner avec l'assentiment prononcé des Etats-Unis qui font de la sécurité d'Israël un credo. Dans de telles conditions, la seule paix promise aux Palestiniens est celle des cimetières. Dans un monde où prévaut la règle des deux poids, deux mesures, les Palestiniens sont abandonnés à leur sort par une communauté internationale qui se range derrière le plus fort. La meilleure preuve en avait été donnée par le bel ensemble avec lequel les Etats-Unis et l'Europe avaient refusé de reconnaître un gouvernement palestinien dirigé par le Hamas à l'issue d'élections dont le caractère démocratique avait été mis en avant. Il est permis de se demander si ce choix n'est pas sanctionné par Israël et ses alliés.Le résultat le plus probant en a été une division des rangs palestiniens et le fractionnement d'un territoire et d'une Autorité fragilisés par leur dépendance de l'extérieur. Le recours au blocus par Israël témoigne une fois de plus que l'hypothèse de voir enfin émerger un Etat palestinien n'est pas vraiment à l'ordre du jour. Israël, appuyé fortement par les Etats-Unis, ne laisse pas entrevoir d'autre perspective aux Palestiniens que celle d'un bantoustan sous contrôle étroit qui serait, si cela était possible, gouverné par des hommes liges qui prendraient leurs instructions à Washington et Tel-Aviv. Il n'est pas historiquement acquis que l'éviction de Hamas sur la scène politique palestinienne change profondément les rapports de force. Le mur de séparation sera toujours là et la détermination inflexible d'Israël de conserver El Qods faiblira d'autant moins qu'elle a été confortée par le président élu des Etats-Unis alors qu'il était encore en campagne. Il est peu probable que Barack Obama, lorsqu'il prendra ses fonctions, puisse déroger à la ligne de conduite américaine par rapport à la protection d'Israël. A telle enseigne que les Etats-Unis n'hésiteraient pas un seul instant à attaquer l'Iran en arguant que ce pays ne voudrait disposer de l'arme nucléaire que dans l'intention d'effacer l'Etat hébreu de la carte. Cela ne gêne pas outre mesure, en attendant que la Palestine ne figure officiellement sur aucune carte précisément parce Israël ne le souhaite pas, préférant à un Etat palestinien indépendant et libre, un territoire, certes, autonome sur le papier mais qui dépendrait totalement de son bon vouloir, y compris pour l'oxygène qu'il respire. Le énième blocus contre Ghaza, les interventions militaires contre son territoire en sont aujourd'hui des démonstrations probantes. Avec Israël, la paix est pour les Palestiniens comme l'horizon : plus ils s'en rapprochent et plus elle s'éloigne.


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