Algérie

Blida Trop chère la vie



Alors que rien n'indique une quelconqueamélioration du pouvoir d'achat des citoyens, que ce soit par l'augmentationconséquente des salaires ou le recul des prix des produits de premièrenécessité, nous constatons, çà et là, des signes évidents de désarroi, decolère contenue. Les gens sont désabusés, désorientés et la plupart sedemandent jusqu'à quand ils pourront tenir dans ces conditions.Ahmed, enseignant du secondaire, n'arrêtepas de compter et recompter le pécule qui lui reste jusqu'à la prochaine paie :«j'ai encore 5.000 dinars et il reste près de dix jours avant le virement. Jedois acheter un bidon d'huile, mais j'hésite à débourser les 600 dinars qu'ilcoûte car il ne me restera pas grand-chose, surtout avec mon tout dernier quiest malade et sa soeur à qui il manque des habits chauds», a-t-il tenu à nousdire, comme s'il demandait une idée pour orienter ses dépenses. Abdelkrim estmarié et père de 5 enfants, il travaille occasionnellement comme ferrailleurdans les chantiers. Il affirme qu'il gagne relativement bien sa vie, mais :«même avec près 40.000 dinars par mois je ne peux plus équilibrer mon budget.Et comment le pourrais-je quand tous les prix ont pris l'ascenseur. Le bidond'huile coûte 600 dinars et parfois plus, la farine, la semoule, les pâtes, leslégumes secs, les oeufs, la viande congelée, et tout ce que nous devons achetertous les jours sont devenus plus chers. D'ailleurs, j'ai fait un petit calculet j'ai trouvé que les produits de première nécessité ont vu leurs prixaugmenter d'environ 12%». La totalité des personnes que nous avons questionnéesont eu les mêmes réponses et se disent inquiètes quant à l'avenir. Tous sedemandent s'ils pourront continuer à assurer le strict minimum en nourriture pourleurs enfants.D'un autre côté, l'augmentation dessalaires pour les fonctionnaires est considérée par ces derniers comme uneutopie malgré les assurances répétées des autorités. En effet, ils sont devenussceptiques quant à une application de la nouvelle grille des salaires, reportéeà chaque fois, et surtout l'opacité qui entoure les modalités de sonapplication et le montant de ces augmentations. Plusieurs fonctionnaires nousont affirmé qu'ils ont fait «leur calcul» et qu'ils auront quelque 4.000 à 6.000dinars d'augmentation, mais qu'il n'y a rien d'officiel qui soit venu confirmerou infirmer ce calcul. Ainsi et après l'euphorie qu'ont fait naître lesdéclarations de la centrale syndicale pour l'application de la nouvelle grilleà partir de janvier 2008, les fonctionnaires, qui affirment que leursdirections respectives n'ont encore rien reçu et que, de toutes les façons, lespaies de janvier sont déjà préparées pour la plupart des secteurs, se sententlésés. Pour les autres catégories, les travailleurs se demandent pourquoil'Etat ne fait rien pour défendre leur pouvoir d'achat et n'arrivent toujourspas à comprendre les explications données et qui font état des prix sur lemarché mondial, sujets à des variations constantes. Certains se demandent où val'argent du pétrole - qui coûte si cher - et la réponse donnée par legouvernement est «qu'il ne s'agit plus de retomber dans les erreurs del'économie dirigée et de soutien aux prix des produits que nous consommons,mais qu'il y a lieu plutôt d'investir dans les grands projets générateursd'emplois, de haute valeur ajoutée, d'indépendance alimentaire et qui ferontbaisser les frais, donc auront une incidence directe et bénéfique sur les prixde vente qui amorceront alors une descente naturelle».Mais il reste que le simple citoyen seretrouve seul face à des prix qui lui font peur, qui obligent beaucoup à setourner vers la débrouille. Il y a aussi danger en la demeure quand le dialogueentre l'Etat et ses citoyens devient un dialogue de sourds et que laquasi-totalité est sceptique devant n'importe quelle annonce faite par undirigeant, ou P/APC qu'ils ont pourtant élu, jusqu'au ministre. Heureusementque, jusqu'à maintenant, le président de la République jouit d'une estime assezgrande de la part du peuple.


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