? C'est un leitmotiv que nous avons pris l'habitude d'entendre chaque jour, aux environs de 14h, parfois plus tard, émanant des haut-parleurs utilisés par les policiers pour demander aux gens de rentrer chez eux : «S'il vous plaît, rentrez chez vous, ne restez pas ensemble, ne nous obligez pas à vous faire rentrer de force», entonnent les agents de l'ordre, plutôt pathétiques. Nous attendons ce moment avec une angoisse incompréhensible, comme si une chose inconnue nous encerclait et nous obligeait à nous cloîtrer chez nous. Les plus jeunes, et parfois des individus assez âgés, restent le plus longtemps dehors, un peu par bravade, beaucoup par inconscience ou incrédulité. Les patrouilles de la police restent jusqu'à la tombée de la nuit à sillonner les rues et à investir les quartiers et les cités, demandant souvent très poliment aux habitants de rentrer chez eux. Dans certains quartiers où il existe un nombre important de vendeurs ambulants, les policiers reviennent autant de fois que nécessaire pour les empêcher de réinstaller leurs marchandises et éviter les attroupements.D'ailleurs, les services de la SW de Blida ont procédé, dans le cadre de l'article 459 bis du code pénal, à l'audition et à la réalisation de procès-verbaux qui ont été envoyés à la justice contre 1.978 individus, ceci durant la période entre le 29 mars et le 12 avril 2020. Durant la même période, les mêmes services ont procédé à la mise en fourrière de 811 véhicules divers et de 307 motos, ceci pour non-respect du confinement. Quant aux services de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Blida, ils ont procédé, du 1er au 7 avril seulement, à la mise en fourrière de 342 véhicules et 104 motos. Ces chiffres nous montrent on ne peut mieux le travail colossal que doivent mener les différents services de sécurité pour mettre en pratique les règles de confinement contre des citoyens qui font fi de toute précaution, risquant ainsi leurs vies et celles des leurs et participant à la propagation du virus contre lequel l'Etat a mis en branle des moyens très importants pour éviter justement sa propagation. Quant à la rumeur, elle continue encore de sévir en l'absence d'une véritable politique de communication, et aussi bien sur les réseaux sociaux que par le bouche-à-oreille, des nouvelles de contamination de dizaines de familles sont colportées, accusant même les services publics de remettre de la chloroquine aux malades et de les renvoyer chez eux, ‘faute de place dans les hôpitaux', affirme-t-on. Nous avons beau essayer de connaître la vérité, mais personne n'ose infirmer ou confirmer ces nouvelles qui sont, rappelons-le, capables de jeter la panique et le désarroi au sein de la population. Pour revenir aux produits de première nécessité, nous remarquons que la farine et la semoule sont de retour de manière graduelle sur les étals des différents commerçants mais si la farine est vendue à un prix normal, la semoule a vu le sien pratiquement doubler, passant de 40 et 45 DA à 80 et 90 DA le kilo chez certains commerçants, surtout celle mise en paquet d'un et de deux kilos. D'autres produits, comme les légumes secs et les pâtes, ont vu leurs prix connaître une certaine hausse car très demandés ces derniers jours, les gens n'étant pas encore très confiants bien que le gouvernement ait démontré sa capacité de gérer ce secteur avec rigueur.
En outre, et avec l'approche du Ramadhan, les citoyens se ruent sur les épices qu'on ne trouve pas partout ni en quantité suffisante ni en qualité, et avec des prix souvent plus élevés. Paradoxalement, les prix des viandes blanches connaissent une baisse sensible ces jours-ci, plombés par le manque de demande de la part des établissements scolaires et universitaires dont les portes restent fermées jusqu'à une date inconnue, selon certains connaisseurs du secteur. Le prix du kilo de poulet vidé varie de 190 à 220 DA et celui du poulet plein ne dépasse pas les 130 DA, même les escalopes ne dépassent pas les 450 DA alors qu'elles coûtaient entre 650 et 750 DA il n'y a pas longtemps.
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Posté Le : 14/04/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com