Algérie

BLIDA: Répondre à l'attente des citoyens



Pour le dernier tournant avant la capitale laissée en dernier, le président du Conseil National Economique et Social (CNES) M. Babès Mohamed-Seghir et son équipe étaient, durant deux jours, mercredi et jeudi derniers, les hôtes de la wilaya de Blida et de celle de Médéa dont les autorités, les élus et les représentants de la société civile ont présenté des rapports sur le développement local et sur les attentes de la population. Dès l'ouverture de la session, M. Babès a affirmé que les recommandations qui sortiront de ces rencontres seront intégrées dans le programme des réformes qui seront engagées par l'Etat. En effet, la rencontre avec les wilayas de Blida et Médéa est l'avant-dernière avant celle d'Alger qui clôt cette première série qui débouchera sur une rencontre nationale qui se tiendra vers la fin de l'année. Mais avant cette dernière, il y aura une deuxième phase de rencontres qui sera organisée en ateliers, « pas plus de quatre », a précisé M. Babès, une sorte de workshop où on retrouvera les walis, les responsables locaux, les élus et même des membres du gouvernement qui pourront éclairer et aider les participants, chacun dans son secteur. Ces ateliers permettront en même temps de préparer les assises nationales et de défricher tout ce qui a été récolté durant la première phase des rencontres. Ainsi, à l'issue des assises nationales, le CNES sortira avec une plateforme consensuelle qui sera intégrée aux multiples réformes à venir qui mèneront à la bonne gouvernance que l'Etat algérien s'est engagé à atteindre devant des instances internationales et, en particulier, africaines. D'ailleurs, et selon M. Babès, ces réformes remontent à 2003 et sont contenues dans le rapport S'BIH, d'autant plus que l'Algérie était parmi les cinq premiers pays qui ont adhéré volontairement, en 2003, au mécanisme africain de bonne gouvernance.

Outre cela, il faut rappeler que le président Bouteflika s'est engagé, en 2007, à respecter toutes les recommandations contenues dans le rapport de bonne gouvernance établi par des instances internationales sur l'Algérie, « et c'est justement ce que nous sommes en train de faire », rappela M. Babès. Puis à Malibu (Guinée Equatoriale), le président avait promis que l'année 2011 sera consacrée à la préparation des réformes et qu'en 2012, à Adis Abéba, l'Algérie présentera un rapport sur l'application des recommandations du rapport de bonne gouvernance. La même année sera d'ailleurs une année charnière pour la mise en Å“uvre des réformes politiques, sociales et autres en Algérie. Quant aux walis de Médéa et de Blida, ils ont présenté les rapports sur le développement local au niveau de leurs wilayas respectives et sur les difficultés à mettre en Å“uvre les différents programmes et, surtout, à les terminer dans les délais impartis. Ainsi, le S.G. de la wilaya de Médéa, qui représentait le wali, a relevé que le montant trop bas des sommes allouées aux communes dans le cadre du PCD et qui ne dépasse pas les 23 millions de dinars pour chacune d'elles chaque année, les programmes gérés directement par les ministères, la lourdeur administrative dans l'approbation des marchés et la lenteur des études entravent la réalisation de nombreux programmes. Pour M. Mohamed Ouchen, wali de Blida, il s'agit aussi de décentraliser la décision en permettant aux walis de prendre des initiatives concernant par exemple des projets qui ne peuvent être réalisés dans l'immédiat et dont l'enveloppe ‘dort' durant de longues années sans qu'ils puissent (les walis) utiliser cet argent pour d'autres réalisations. Il évoqua aussi les lourdeurs au niveau des fonds qui gèrent les aides aux citoyens en matière de logement ou d'autres. Il s'étonna aussi que l'Etat débloque des sommes très conséquentes pour la construction de logements sociaux en milieu urbain alors que pour le logement rural, il est exigé une participation du citoyen. « Pourtant, rappelle-t-il, nous voulons soit que ce citoyen reste dans sa région ou qu'il y retourne s'il a été obligé de la quitter durant la décennie noire, alors pourquoi ne pas faire de ‘logements ruraux sociaux', comme pour les villes ? ». Les directeurs de l'exécutif et les chefs de daïra des deux wilayas ont pris par la suite la parole pour développer, devant la commission présidée par M. Babès, les difficultés rencontrées dans la gestion de leurs directions, dont les plus importantes sont celles de trouver un autre mécanisme afin de pouvoir agir rapidement dans l'exécution des projets sans avoir à passer par une commission nationale qui met souvent des années à étudier un dossier, la lourdeur administrative dans le traitement des affaires courantes et la centralisation de la décision.

L'après-midi de mercredi a été consacrée à l'écoute des élus (APC et APW) qui ont aussi mis en avant les difficultés rencontrées quotidiennement dans l'exécution de leurs charges électorales et ont présenté des propositions pour une bonne gouvernance des affaires de l'Etat et du citoyen. Enfin, le jeudi a été consacré à l'écoute des représentants de la société civile qui n'ont pas manqué de faire part de tout ce qu'ils endurent dans leur vie quotidienne et ce qu'ils attendent des gouvernants, aussi bien dans le proche avenir que dans le moyen ou le long terme. Mais en parlant de société civile et de ses représentants, nous avons constaté, à travers les rues et les quartiers des villes et villages, que très peu de gens savaient qu'une réunion se tenait au niveau du siège de la wilaya et que tout citoyen pouvait y aller pour faire connaître les maux de la société et proposer des solutions afin de participer un tant soit peu à l'instauration d'une bonne gouvernance en Algérie.




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