Algérie

Blida: Réouverture des commerces, les pour et les contre


Décidée et annoncée samedi, en fin d'après-midi, par le premier ministère, la mesure de réouverture de certains commerces a été différemment accueillie par les citoyens. Les ‘pour' qui estiment que c'est une décision qu'il fallait prendre pour plusieurs raisons, la première étant de permettre à des milliers de personnes de reprendre leurs activités commerciales et artisanales, après avoir subi de plein fouet les effets négatifs du confinement.En effet, et tout le monde l'a constaté, les commerçants et les artisans, contraints à la fermeture de leurs magasins (sauf les épiceries et les bureaux de tabacs), ont vu leurs sources de revenus tarir de manière brutale et même l'aide de 10.000 DA décidée par les pouvoirs publics est insuffisante, peut-être juste pour ne pas mourir de faim. D'ailleurs la plupart en ayant été privés car trop fiers pour aller quémander auprès de ceux qui étaient chargés d'établir la liste des personnes qui devaient en bénéficier ou n'ayant pas de connaissances pour cela. La deuxième raison, est que, malgré la fermeture, certaines activités étaient maintenues de manière clandestine, comme les coiffeurs qui recevaient leurs clients sur rendez-vous ou certains commerces qui n'ouvraient leurs rideaux qu'à moitié, et faisaient entrer quelques-uns puis refermaient le rideaux, ce qui est contraire aux règles du confinement, de la bienséance quand il s'agit de femmes et constituait un danger certain de contamination puisque plusieurs personnes se trouvent dans un espace réduit, sans même une aération convenable. Quant à la troisième raison, c'est la grande confusion qui régnait dans les quartiers, au bord des routes et là où il y avait un espace à occuper.
Même les marchands de pâtisserie orientale, contraints à la fermeture, n'ont pas trouvé mieux que de s'installer à proximité d'épiceries, à l'intérieur des boulangeries ou même de vendeurs de fruits et légumes, pour écouler leurs produits, avec tout ce que cela représente comme danger de contamination par le Covid-19 et même d'intoxication alimentaire. Les autres marchands qui ont occupé les ruelles et les places publiques ne sont pas logées à meilleure enseigne et représentent, eux aussi, un danger certain pour la santé publique à cause de l'absence totale d'hygiène en ces moments où cette dernière demeure primordiale pour nous maintenir, tout simplement, en vie ! Ne serait-ce que pour cette raison, la réouverture des commerces décidée par les pouvoirs publics demeure le moindre mal. Pour les ‘contre', c'est cette propension des Algériens à ne pas se conformer aux règles du confinement qui est mise en avant et pour laquelle ils estiment que cette réouverture est encore prématurée.
Ils mettent en avant les foules immenses qui ont envahi les places publiques et les ruelles depuis plus d'une semaine pour les achats du Ramadhan et qui constituent aussi un grand danger pour tout le monde. Mais la grande partie des citoyens estime que c'est une bonne chose et que les pouvoirs publics auront toujours la possibilité de réimposer des restrictions si la situation venait à connaître un regain de danger.
Rush sur les gâteaux de Ramadhan et les jus
Malgré les commerces fermés jusqu'à avant-hier samedi, les citoyens trouvent toujours le moyen de vendre et d'acheter les gâteaux propres au Ramadhan, comme le ‘kalbelouze' et la ‘zalabia' ainsi que les jus préparés de manière artisanale. Les vendeurs ont dressé des étals de fortune dans des endroits plutôt cachés pour éviter les contrôles des services concernés ou utilisent leurs domiciles pour cela, ce qui est quand même meilleur. La publicité se fait de bouche à oreille et le téléphone portable constitue le meilleur moyen pour acquérir ces confiseries. Mais il faut relever surtout que les conditions d'hygiène sont loin d'être idoines et le danger d'une contamination à grande échelle est très présent. Il y a aussi les jus préparés localement, sans aucun respect des règles d'hygiène, ni dans l'ensachage ni lors de la vente. Les ingrédients utilisés pour préparer ces boissons sont inconnus et chacun y va de sa trouvaille, l'eau est ramenée dans des citernes souvent à la propreté douteuse, les sachets en plastique font déjà l'objet d'une interdiction d'utilisation et même les moyens de mesures sont archaïques et d'une saleté repoussante. Les services de contrôle de la qualité, les services d'hygiène des communes et les services de sécurité sont interpellés doublement en ces temps de grands dangers sanitaires afin d'interdire la commercialisation de ces produits dangereux.
Le Saint Coran par hauts parleurs, des voisins des mosquées gênés
«Nous n'avons jamais été contre le Saint Coran, nous le lisons tous les jours chez nous, nous sommes des musulmans, nous sommes en plein Ramadhan, mois du Coran par excellence, mais il faut dire que certains imams dépassent les règles de bienséance en mettant les hauts parleurs à fond, ne se souciant nullement de ceux qui habitent à proximité des mosquées et qui ne peuvent ni dormir ni se reposer », nous a déclaré un citoyen rencontré près d'une mosquée. Le citoyen en question se trouvait devant les portes fermées de la mosquée et voulait parler à l'imam pour lui demander de réduire le volume des hauts parleurs. Un autre citoyen affirme qu'il a des enfants en bas-âge qui sont réveillés en sursaut dès que les hauts parleurs sont mis en action pour diffuser le Saint Coran. Pourtant, le ministère de tutelle avait envoyé une note demandant aux imams de diffuser la lecture du Saint Coran par hauts parleurs, mais seulement un quart d'heure avant la prière du D'hor et un quart d'heure aussi avant celle du Maghreb, alors que certains le font pendant plus d'une demi-heure à chaque fois. En outre, et même si le volume des hauts parleurs n'a pas été précisé, les règles de bienséance et de bon voisinage imposent de le régler de manière à ne gêner personne et à ne pas dépasser les limites du quartier où est située la mosquée, les autres quartiers ayant aussi leurs propres mosquées et cela créerait une cacophonie si tous les hauts parleurs diffusaient, de manière aussi élevée, en même temps. L'Islam exhorte à la retenue en toute chose, surtout envers les voisins.
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