Algérie

Blida: renforcer l'action de sensibilisation pour lutter contre la prolifération des drogues



Les participants à une journée d'étude sur la lutte contre la prolifération des drogues et des substances psychotropes ont mis l'accent mercredi à Blida sur la nécessité de renforcer l'action de sensibilisation pour faire face à ce phénomène dangereux.Les intervenants au cours de cette rencontre, organisée par la Cour de Blida, ont souligné la nécessité d'intensifier l'action de sensibilisation et d'information par les différentes instances, associations et la presse pour faire prévaloir la culture du signalement de ce type de délits comme stipulé par la loi n 05-23 du 7 mai 2023 modifiant et complétant la loi n 04-18 du 25/12/2004.
Après avoir constaté que l'ancienne loi 04-18 "est largement dépassée par la réalité du terrain", caractérisée par l'apparition de nouveaux types de substances psychotropes, non classés comme stupéfiants, le législateur algérien s'est empressé de combler ce vide en promulguant de nouvelles lois et dispositions adaptées au contexte actuel et matérialisées par la loi du 7 mai 2023 relative à la lutte contre les drogues et les substances psychotropes, a expliqué le président de la Cour de Blida, Mohamed Regad.
Il a fait état, en outre, de l'introduction, par cette loi, de nombreuses mesures préventives et thérapeutiques avant les mesures dissuasives, en ne "considérant pas la personne consommant des stupéfiants ou des substances psychotropes comme un criminel, mais plutôt comme une personne intoxiquée nécessitant une prise en charge médicale et psychosociale, devant être accompagnée d'un suivi régulier pouvant aller jusqu'à deux années pour éviter sa rechute".
Le procureur général près la Cour de Blida, Abdelmadjid Djebari, a passé en revue les garanties juridiques consacrées par la nouvelle loi pour protéger les "informateurs" des crimes liés aux drogues avant leur survenue, appelant à une culture du "signalement et dénonciation" de ce type de délits, car "personne n'est à l'abri des dangers de ce phénomène", a-t-il affirmé.
Il a également déploré une exacerbation du phénomène des drogues et des substances psychotropes "en provenance de l'étranger", révélant la saisie, en 2021 et 2022, de plus de 11 millions de comprimés psychotropes, et d'importantes quantités de cannabis, cocaïne et d'héroïne. "Un fait qui prouve que l'Algérie est dangereusement menacée", a-t-il estimé.
Fouzia Benali, présidente de chambre à la Cour de Blida, a évoqué, dans sa communication, les aspects préventifs et thérapeutiques de la loi, notamment par le renforcement du rôle de l'Office national de lutte contre les drogues et la toxicomanie, l'élaboration d'une politique nationale de prévention des stupéfiants et le renforcement du rôle de la société civile, des instances, des médias et des mosquées.
A cela s'ajoute la mise au point d'un fichier national électronique des prescriptions médicales au niveau du ministère de la Santé, pour le mettre à la disposition des magistrats, en plus de la création de davantage de centres de traitement des toxicomanes.
L'officier principal de police à la sûreté de wilaya de Blida, Mehdi Rezigui, a abordé les peines édictées par la nouvelle loi, pouvant atteindre 30 ans pour chaque employé dans les institutions de l'Etat, les professionnels de la santé et/ou les pharmaciens exploitant leur poste pour faire le trafic de ces produits prohibés.
A cela s'ajoutent des peines d'emprisonnement entre un an à trois ans pour quiconque tente de se procurer ces substances en usant de menaces ou de violences à l'encontre du pharmacien, a précisé l'officier principal de police à la sûreté de wilaya de Blida.
Le wali de Blida, Ahmed Mabed, a, pour sa part, insisté sur l'impératif d'impliquer tout un chacun dans la lutte contre ce fléau, soulignant que ce "danger menace 15 millions de jeunes, entre écoliers, universitaires et stagiaires de la formation professionnelle, ciblés par des parties étrangères pour atteindre la force vive de l'Algérie".


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