Algérie

Blida: Quatre années de prison pour coups et blessures



Nous écrivions il y a quelques jours que la nouvelle mode de constituer un cortège pour le marié durant la soirée, avec des jeunes en mal de défoulement qui slaloment au milieu des rues à grande vitesse, pouvait dégénérer en des accidents aux circonstances néfastes pour tous. L'affaire traitée par la Cour criminelle de Blida en est un exemple frappant puisqu'un accident survenu au cours d'un de ces cortèges new-look s'est terminé par la perte d'un Å“il pour un paisible automobiliste et une condamnation à quatre années d'emprisonnement ferme pour le passager d'un des véhicules du cortège et membre de la famille du marié.

 Les faits remontent au 1er janvier 2009 quand le dénommé M.S., se sentant mal, demanda à son ami Ch. A-E-M de l'emmener vers la polyclinique d'Oued El Alleug. En cours de route, ils rencontrèrent un cortège composé de plusieurs voitures et que Ch. tenta de dépasser, mais l'un des automobilistes au volant d'une Clio Campus l'empêcha de passer et se mit à slalomer dangereusement au milieu de la route. Après quelques centaines de mètres de ce manège, le chauffeur de la Campus s'arrêta brusquement et Ch., ne pouvant freiner à temps, l'emboutit, causant quelques dégâts minimes. Les deux conducteurs descendirent de leurs véhicules et une dispute s'engagea entre eux. Les autres voitures du cortège s'arrêtèrent aussi et plusieurs de leurs occupants se dirigèrent vers les deux hommes qui se disputaient et s'en prirent à Ch. en le rouant de coups.

 L'un d'eux, identifié plus tard comme étant A. B., un parent du marié, s'en prit à lui plus particulièrement et lui donna, selon les témoignages de diverses personnes qui se trouvaient là, un violent coup de pied à l'Å“il gauche. Sous les coups qui pleuvaient sur elle, la malheureuse victime perdit connaissance et elle ne dut la vie qu'à l'intervention d'autres personnes qui arrêtèrent le massacre. Evacué vers l'hôpital d'Oued El Alleug, Ch. A-E-M reçut les soins nécessaires mais les médecins lui apprirent qu'ils ne pouvaient rien faire pour son Å“il qu'il avait perdu irrémédiablement, même après l'intervention chirurgicale à laquelle il fut soumis par la suite au niveau de l'hôpital Frantz Fanon.

 Au cours de l'audience de la Cour criminelle au courant de la semaine écoulée, les deux accusés, Ch. M. et A.B. tentèrent de faire admettre la thèse de la colère et du caractère accidentel de la perte de l'Å“il mais le représentant du ministère public démonta toutes leurs tentatives en apportant des preuves de l'acharnement sur la victime.

 Après délibération, Ch. M. qui n'avait eu qu'une altercation verbale avec la victime fut relaxé alors que son coaccusé, A.B., accablé par les divers témoignages, fut condamné à quatre années de prison ferme.




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