Algérie

Blida: Perpétuité pour meurtre au pilon



Le tribunal vous reconnaît coupable de meurtre avec préméditation et vous condamne à la réclusion criminelle à perpétuité. La sentence était tombée tel un couperet et le visage de l'accusé devint blême. Il avait espéré jusqu'à la dernière seconde que le juge croit en ses déclarations et, surtout, suit la plaidoirie de son avocat qui avait déployé des trésors d'ingéniosité pour essayer de prouver sinon son innocence, du moins le fait qu'il ait des circonstances atténuantes. B.E.H. demeure à Ouled Slama, dans la wilaya de Blida, et vivait simplement avec sa femme et ses enfants. En 1998, d'après ses déclarations, il aurait été accusé par B.S., la victime, d'avoir attenté à la pudeur de sa fille mineure, puis de lui avoir brûlé sa voiture et volé sa maison, sise à Béjaïa, d'où ils sont originaires tous les deux. Mais l'accusé affirme que les vraies raisons de sa mésentente avec Said serait qu'il était en relation avec la deuxième épouse de sa victime avant qu'il ne se marie avec elle et, depuis, il lui voue une haine sans borne. Il affirma que B.S. ne manquait aucune occasion pour le provoquer et que, le jour du crime, il marchait au niveau de la cité des 630 Logements à Bougara, il a rencontré fortuitement la victime qui l'aurait insulté et l'aurait menacé de brûler toute sa famille ainsi que ses biens et il l'aurait même frappé avec une barre de fer. B.H. se serait alors défendu et a frappé son adversaire avec un pilon en bronze sur la tête. B.S. tomba raide mort, baignant dans une mare de sang. Des témoins appelèrent la police qui dépêcha ses inspecteurs aussitôt et avertit la Protection civile. Les agents de cette dernière ne purent que constater le décès de Saïd et transportèrent sa dépouille vers la morgue de l'hôpital de Boufarik où une autopsie fut pratiquée pour déterminer les causes exactes de sa mort. Outre le cadavre, les policiers découvrirent un pilon en bronze maculé de sang. Ils le pirent comme pièce à conviction et les analyses déterminèrent qu'il s'agissait du sang de B.S. et que cet outil était l'objet avec lequel il avait été tué. Entre-temps B.H. s'est rendu à la brigade de gendarmerie de Bougara qui avertit les policiers de sa présence dans ses locaux. Au cours de l'enquête diligentée aussitôt, il fut établi que l'accusé avait acheté le pilon depuis quelques jours seulement et que, le jour du crime, il le prit avec lui dans un sachet et le déposa chez un marchand pour ne le reprendre que quelques minutes avant son crime. Toujours au cours de l'enquête, les policiers apprirent que la victime était malade car il avait subi une intervention chirurgicale depuis moins de 15 jours et qu'il se rendait dans un cabinet médical privé pour changer ses pansements. Au cours de l'audience, l'accusé tenta de faire admettre la légitime défense, mais le fait que la victime était dans un état de santé précaire, ce qui détruisait cette allégation. Le juge lui fit aussi remarquer que son acte était prémédité car il avait ramené le pilon de chez lui et qu'il le prit de chez le marchand quelques minutes seulement avant qu'il ne tue son adversaire. L'avocat de la défense tenta de faire admettre lui aussi les circonstances atténuantes liées à la provocation, mais le représentant du ministère public a pu démonter tout ce qu'a préparé la défense avant de demander, au terme d'un réquisitoire assez dur, l'application de la loi.




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