Ceux qui étaient présents à la première audience
de cette troisième session du tribunal criminel de Blida, entamée avant-hier
dimanche, ont cru être revenus aux temps préislamiques quand les parents
enterraient vivantes leurs filles par peur du scandale. Mais cette affaire,
dont l'épilogue a été la condamnation, avant-hier dimanche, du prévenu, F.M. 42
ans, mécanicien à Bab El Oued, à la peine capitale pour avoir enterré vivante
sa compagne, est aussi horrible que banale par les causes qui ont conduit une
jeune femme au cimetière. Les faits, cruels, remontent au mois de juillet 2008
quand des ouvriers d'un chantier de réalisation de l'autoroute près de Zéralda,
remarquèrent un couple à bord d'une voiture dont le comportement paraissait
suspect. Ils envoyèrent deux gamins qui jouaient par là pour se rendre compte
de ce qui se tramait. A leur arrivée, l'homme était déjà en train de remblayer
un trou qu'il avait pratiqué là. Horrifiés, mais ne sachant pas encore ce qui
était arrivé, les deux enfants retournèrent vers les ouvriers et les
informèrent de ce qu'ils avaient vu. Plusieurs ouvriers se rendirent à
l'endroit où était le couple mais l'homme avait déjà disparu avec la voiture.
Ils creusèrent alors et n'en crurent pas leurs yeux à la vue du cadavre de la
jeune fille qui portait des traces de coups violents sur la tête. Les gendarmes
dépendant de la brigade de Palm Beach furent alors avertis et l'enquête démarra
sur les chapeaux de roues. Grâce aux signalements fournis par les deux enfants,
les gendarmes purent remonter jusqu'au dénommé F.M., mécanicien, qui avait
utilisé la voiture d'un de ses clients. Il fut d'ailleurs reconnu par les
témoins et ne put que reconnaître les faits. Ainsi, et aussi bien lors de
l'audience d'avant-hier, il affirma qu'il avait connu depuis plusieurs années
S.N. et qu'il était en relations très poussées avec elle. D'ailleurs, leur
relation donna lieu à la naissance, hors mariage, d'un enfant que la mère
s'empressa de remettre à une famille qui n'en avait pas, ce qui mit hors de lui
le père. Il lui proposa à maintes reprises de l'épouser mais elle a toujours
refusé d'après lui. Le jour du meurtre, il l'avait trouvée en compagnie de
trois jeunes et, quand il l'appela, elle l'ignora. Cet ultime affront le garda
éveillé toute la nuit pour trouver une solution lui permettant de se venger
d'elle, et c'est ainsi qu'il l'emmena, sous un prétexte fallacieux, jusqu'à
l'autoroute où il la frappa avec un gros bâton sur la tête et «après que je me
sois rendu compte qu'elle était morte, je l'ai enterrée».
Cette déclaration a toujours été la sienne
mais le rapport du médecin légiste confirme que la jeune femme était toujours
vivante quand elle a été enterrée car la cause de sa mort est l'asphyxie
surtout que du sable a été trouvé dans sa trachée.
Pour le représentant du ministère public,
il ne faisait aucun doute que le meurtrier savait ce qu'il faisait et qu'il
avait enterré sa victime alors qu'elle était encore vivante pour se venger
d'elle. A la fin de son réquisitoire, il a requis la peine capitale. Quant à la
défense, elle chercha en vain à faire bénéficier son client de circonstances
atténuantes mais le tribunal a reconnu le prévenu coupable des faits dont il
était accusé et l'a condamné à la peine capitale.
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Posté Le : 26/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com