Ils étaient plus d'une cinquantaine de
vétérinaires à avoir répondu à l'appel du nouveau bureau de la Société
Algérienne de Médecine Vétérinaire (SAMV) pour une rencontre au sein de la
faculté des sciences agrovétérinaires de l'université Saâd Dahleb de Blida, le
samedi dernier. L'ordre du jour de cette rencontre était destiné
essentiellement à mettre sur le tapis les difficultés insurmontables que
rencontrent les vétérinaires dans l'exercice de leur profession.
La
banalisation de la dimension scientifique de la profession du vétérinaire
pénalise les spécialistes doublement, surtout que celle-ci est «livrée à des
charognards qui n'ont aucun scrupule à mettre la vie des citoyens en danger, et
ce sont toujours les gens du métier qui sont discrédités», selon eux.
D'ailleurs le Dr Naït El Hadj a tenu à préciser que: «le vétérinaire est
toujours mis en cause quand on apprend que des maladies «médiévales» comme le
kyste hydatique, la tuberculose ou la fièvre aphteuse ne sont pas encore
éradiquées en Algérie,», alors que, continue-t-il, «notre pays a réalisé de
très mauvaises performances dans la production animale, qui en est responsable?
C'est encore le vétérinaire?». Outre ces questionnements vitaux pour leur
profession, les vétérinaires ont mis en exergue le manque de moyens matériels,
techniques, moraux, organisationnels et législatifs pour la protection du
vétérinaire dans l'exercice de son métier. Une commission a été mise en place
par les vétérinaires pour les représenter auprès des pouvoirs publics lors des
discussions sur le code de déontologie et l'ordre des vétérinaires. Le danger
représenté par «certains aventuriers» qui se sont spécialisés dans les produits
vétérinaires injectables et antiparasitaires vendus dans les marchés à bestiaux
de la steppe a aussi été évoqué, tout en avertissant l'opinion publique sur la
pratique clandestine de la médecine vétérinaire par toute une faune de
personnes n'ayant aucune connaissance scientifique.
D'un autre côté, les vétérinaires tirent la sonnette d'alarme en
rappelant que: nous consommons sûrement de la viande, des Å“ufs, du lait
contenant des produits cancérigènes ou allergisants car les éleveurs injectent
eux-mêmes des médicaments, des antibiotiques achetés dans les souks sans aucun
contrôle vétérinaire averti». Les vétérinaires évoquent aussi le manque de
moyens scientifiques modernes qui leur permettraient de faire des diagnostics
rapides et sûrs pour la détection de toutes les pathologies animales avant de
faire part de leur montée spectaculaire. De l'anti-bio résistance induite par
l'utilisation anarchique, déraisonnée et inutile d'antibiotiques par les
éleveurs.
Ce
phénomène qui est qualifié de catastrophique et dangereux par les spécialistes
et qui est un fait endémique avéré en Algérie, rend caduque toute thérapie
anti-infectieuse. Lors des débats, les praticiens ont critiqué le manque de
formation continue pour les vétérinaires ainsi que le faible niveau de la
formation telle qu'elle est pratiquée actuellement. D'ailleurs en 2008, ils
étaient 12000 vétérinaires en chômage et les instituts spécialisés mettent sur
le marché du travail 1000 nouveaux vétérinaires chaque année.
Mais pour le Dr R.R Triki Yamani, le président de la SAMV: «le
grand défi est de parfaire la formation des vétérinaires et de mettre les
moyens modernes à leur disposition surtout dans les grandes questions
biologiques qui se posent actuellement, comme la grippe aviaire, porcine ou
autres dangers biologiques ou encore pour l'autosuffisance alimentaire». Enfin,
le Dr Triki a appelé à la création d'association de vétérinaire au niveau de
chaque wilaya pour renforcer davantage les rangs des gens de la profession.
Formation des vétérinaire dans SAMV
mebrek nassima - docteur vétérinaire - Blida, Algérie
23/07/2016 - 305115
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Posté Le : 30/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : T Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com