Algérie

Blida Les producteurs de lait vident leur sac



Alors que la crise du lait semble définitivement enterrée, après que le gouvernement ait décidé de subventions et que les laiteries privées aient repris leur travail, les producteurs de lait montent au créneau et réclament une série de mesures afin de les sortir du marasme dans lequel ils se confinent depuis quelque temps disent-ils. la production nationale de lait est en train de suivre une courbe descendante qui n'augure rien de bon pour la filière lait en Algérie. Et, c'est afin de tirer la sonnette d'alarme que les producteurs de lait du centre (Blida, Alger, Tipaza et Médéa) se sont réunis, mercredi, au club hippique de Blida, sous la houlette de l'Association nationale des éleveurs et producteurs de lait et ont discuté des difficultés qui freinent leur production, des conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent, des solutions à y apporter et enfin, des revendications à transmettre au gouvernement. Il semble donc que le côté financier soit le plus sensible, puisque les producteurs réclament avant tout une augmentation sensible de la prime de production (une sorte de subvention) qui est de 7 DA le litre depuis plus de dix ans sans aucun changement. Ils demandent à ce qu'elle soit portée à 30 DA au moins, étayant leur demande avec une étude qu'ils ont faite et qui fait ressortir un prix de revient du lait de près de 60 DA, ce qui leur cause une perte, car ils vendent leur production aux transformateurs à 30 DA et perçoivent une subvention de 7 DA. En outre, ils s'étonnent que le gouvernement subventionne le lait reconstitué à 25 DA le litre, c'est-à-dire qu'il subventionne les producteurs étrangers qui vendent la poudre de lait trop cher alors que les Algériens ne sont ni aidés ni encouragés. L'autre grief qu'ils ont cité à l'encontre de l'Etat, c'est la TVA qu'ils paient (entre 7 et 17 %) pour les aliments de bétail, les médicaments et le matériel. Toujours concernant le côté financier, les éleveurs estiment que l'indemnité de 30 % de la valeur en viande qui leur est versée pour toute vache atteinte de brucellose ou de tuberculose et abattue est trop basse et leur fait perdre au moins 12 à 13 millions de centimes par tête, et demandent à ce que toutes les pertes soient supportées par la Caisse d'assurances agricoles auprès de laquelle l'éleveur cotise. Un autre problème, mais administratif celui-là, concourt à marginaliser les éleveurs de vaches laitières : il s'agit du cahier des charges qu'ils sont obligés de refaire chaque année, sinon, ils ne peuvent prétendre à la prime. D'ailleurs, au moins deux éleveurs, l'un de la wilaya d'Alger et l'autre de celle de Tipaza, ayant oublié, selon leurs dires, d'actualiser les cahiers des charges, ont vu leur prime bloquée depuis une année. Ainsi, nous apprenons qu'après les problèmes de l'année dernière et ceux du début de cette année, qui ont vu les citoyens courir derrière le fameux sachet de lait, une autre crise, latente est en train de prendre forme et risque de faire des vagues dans la filière lait en Algérie, car il ne faut pas oublier que ces éleveurs de vaches laitières assurent au moins le tiers des besoins nationaux et qu'il faut plutôt les encourager pour que notre pays se débarrasse de cette dépendance étranglante du marché mondial.


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