Il est devenu presque une lapalissade que de dire que le prix des produits de premières nécessités augmente de jour en jour, mettant beaucoup de familles dans la gêne. Les augmentations de ces prix se font d'une manière anarchique, sans aucun préavis, d'ailleurs vite mises à profit par les détaillants pour plumer leurs clients, avant que les grossistes ne s'y mettent à leur tour. Il y a à peine un mois, les pères de famille étaient surpris de voir le prix du bidon d'huile passer de 380 à 490 DA en moins de 24 heures. Ils se sont mis à rouspéter au début, puis au fil des jours, ils ont fini par abdiquer et payer en espérant qu'il n'y aura pas d'autres augmentations. Mais, juste après, le café, le sucre, la farine, la semoule, la margarine, ont gagné des dizaines de dinars. Certains se sont mis à grincer des dents, à parler entre eux de ces augmentations des prix qui viennent, comme par hasard, juste après une promesse non tenue d'augmentation des... salaires! D'ailleurs un ami s'était exclamé en disant: «peut-être qu'ils ont voulu annoncer ces nouveaux prix des denrées alimentaires au lieu des salaires». Nous avons surpris une conversation entre deux citoyens dont l'un demandait à son voisin: «le prix du café a augmenté?, étonné, son ami lui répond: «bien sûr, tu ne le savais pas? Il coûte 400 DA le kilo depuis plus de 15 jours!» Mais la meilleure qui ne prête portant pas à rire est détenue par le lait, le sachet de lait coûte toujours 25 DA, supporté qu'il est par l'Etat et, malgré les producteurs privés qui voulaient plus de bénéfices, il l'est resté. Jusque-là, tout est normal, mais dès que vous voulez un dérivé ou du lait en poudre, vous vous rendez compte de la grande arnaque que personne ne semble remarquer! Les yaourts, les fromages, le l'ben, les gervais, toutes les marques de lait en poudre, coûtent beaucoup plus cher. Et si les premiers n'ont pris que quelques dinars, le lait en poudre a vraiment pris l'ascenseur puisqu'il est passé de 140 à 180 DA et pour la meilleure marque à 270 et même 300 DA, en l'espace de quelques jours seulement. Nous avons essayé de connaître le pourquoi de ces envolées si rapides, la plupart des grossistes invoquent les cours mondiaux qui, disent-ils, ont suivi celui du pétrole. Certains vont même jusqu'à dire que les pays développés ont augmenté les prix des produits de première nécessité pour nous punir d'avoir augmenté celui du pétrole. D'autres encore, et peut-être sont-ils les plus proches de la vérité, affirment que les détenteurs des grands monopoles font de la politique par peuple interposé. Mais quand nous nous rendons dans les marchés, dans les superettes, chez les grossistes et les détaillants ou dans les petites épiceries de quartiers, nous nous étonnons du grand nombre de clients qu'ils ont. Tout le monde achète aussi bien le nécessaire que le superflu, et certains ne demandent même pas le prix. Les produits laitiers comme les yaourts, les fromages et autres beurre se vendent à longueur de journées et les stocks sont très vite épuisés. Et surtout ne vous avisez pas à leur demander pourquoi ils achètent puisqu'ils trouvent les prix trop élevés; ils vous répondront, comme pour la pomme de terre: «c'est pour les enfants, il leur faut bien cela pour qu'ils grandissent, non?» Ceci d'un côté, et de l'autre, en Algérie, les prix de ces produits ne font que monter, jamais descendre même quand leurs cours sont au plus bas sur le marché mondial. C'est peut-être étonnant, mais c'est la vérité; qu'on prenne n'importe quel produit de large consommation et que l'on compare son prix de 2.000 à celui de 2007 en Algérie et qu'on fasse de même ailleurs, nous nous rendrons compte alors que les prix, ailleurs qu'en Algérie, fluctuent selon les cours mondiaux, gagnant ou perdant des points selon les conjonctures.
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Posté Le : 04/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com