Blida: Les maux de la santé

Parmi les points débattus lors de la 2ème session ordinaire de l'APW de la wilaya de Blida tenue la semaine dernière, le secteur de la santé a suscité moult interrogations de la part des élus qui ont dressé un tableau parfois noir des établissements hospitaliers et des insuffisances constatées ça et là. Parmi celles-ci, les membres de la commission relèvent le manque de personnel médical et paramédical dans certains centres hospitaliers, surtout en ce qui concerne les spécialistes. Le déficit en structures médicales et leur vétusté dans de nombreux hôpitaux a aussi attiré l'attention des élus qui déplorent le transfert des malades vers le CHU pour de simples interventions chirurgicales.

 D'ailleurs une proposition pour la construction d'un nouvel hôpital de 120 lits à el Affroun a été faite par les membres de l'APW qui demandent aussi à ce que l'actuel soit doté de blocs opératoires et de salles de soins intensifs qui lui font cruellement défaut. Le CHU Frantz Fanon a aussi fait l'objet de remarques de la part des élus qui se sont étonnés que plusieurs infrastructures nouvelles sont en train d'y être construites, grignotant de plus en plus les espaces verts qui s'y trouvent, sans parler de la centralisation de plusieurs spécialités dans un même périmètre. Même si la qualité de service dans le secteur de la santé publique a connu une amélioration sensible, les membres de la commission déplorent le manque de moyens humains et matériels qui permettraient de répondre mieux encore aux attentes des citoyens. D'ailleurs parmi les propositions qui ont été faites, nous trouvons l'augmentation du nombre de fonctionnaires dans toutes les catégories médicales ou autres, la construction de nouveaux hôpitaux dans les quatre régions de la wilaya, la réalisation d'une décharge spécialisée dans les déchets hospitaliers dotée d'un incinérateur. Dans sa réponse, M.Hocine Ouadah, le wali de Blida, a rappelé que malgré la vétusté des bâtiments, les hôpitaux sont toujours fonctionnels et qu'il ne faudrait qu'une opération de réhabilitation et d'un entretien régulier pour qu'ils continuent de l'être. Il rappela que plusieurs chantiers sont lancés à travers la wilaya justement pour leur rénovation et que des résultats spectaculaires ont été enregistrés. Quant à la construction de nouveaux hôpitaux, le wali affirma qu'il ne servait à rien de lancer de nouvelles infrastructures alors que nous pouvons optimiser celles qui existent en les utilisant de manière plus rationnelle et les EPSP sont là pour couvrir tout le territoire de la wilaya et se rapprocher des citoyens pour les soins de première urgence ainsi que pour la prise en charge primaire des malades. Il y a aussi les cliniques et les cabinets privés qui contribuent à cette prise en charge. Concernant les spécialistes, M.Ouadah rappela que c'est un problème national car la plupart des praticiens ne restent dans les hôpitaux que pour une période assez courte ne dépassant pas cinq ans, puis ils se dirigent vers le privé car mieux payés et ayant plus de débouchés. Poursuivant les explications, M.Houari Lamine, le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Blida fit remarquer qu'en ce qui concerne le CHU, et la centralisation de nombreux services en son sein obéissait à une politique sensée car, surtout en médecine, tous les services se complètent et s'imbriquent et s'ils sont proches l'un de l'autre «ils nous feront gagner plus de temps, ce qui est vital dans la plupart des cas» a-t-il tenu à préciser. Pour ce qui est des médecins spécialistes, il rappela qu'il n'y avait que certaines catégories qui accusent un manque et c'est partout le même problème qui est relevé. Mais la solution est déjà préconisée car des accords ont été signés entre le ministère de la Santé et de la Population et celui de l'Enseignement supérieur pour augmenter le nombre de places dans certaines formations spécialisées, comme la gynécologie par exemple. Passant à l'hôpital Brahim Tirchine de Blida (ex-Faubourg) le DSP annonça que l'école paramédicale qu'il abrite sera bientôt délocalisée car une nouvelle sera construite dans peu de temps alors que le service de pneumo-phtisiologie sera déplacé au cours des prochaines semaines vers l'hôpital M'hamed Yazid où un service de chirurgie thoracique, le premier au niveau de la wilaya de Blida, sera créé. Le même responsable évoque le manque de terrains d'assiette pour agrandir les hôpitaux existants et les rendre plus vastes, en prenant pour exemple l'hôpital de Boufarik où un terrain nu situé près de l'hôpital a fait l'objet d'une demande par la DSP mais aucune réponse n'est encore parvenue de la part des services concernés ou encore le cas de l'hôpital Hassiba Ben Boulaid où l'accord de principe avait été donné pour un terrain mitoyen avant que des problèmes externes viennent tout remettre en cause. Enfin, nous apprenons qu'un incinérateur sera acquis par la DSP pour un montant de 3 milliards de centimes après que l'APW ait approuvé le budget complémentaire 2010 de la wilaya.

 Cet incinérateur règlera de nombreux problèmes de santé publique et d'environnement car les déchets hospitaliers, hautement toxiques et très dangereux, étaient jetés dans les décharges publiques, parfois jonchant le sol près des hôpitaux car les éboueurs en ont laissé tomber une partie. Mais il faut reconnaître quand même que le secteur de la santé a connu depuis quelques années une dynamique nouvelle qui a fit changer complètement le visage de ce secteur longtemps décrié. D'ailleurs une visite au niveau des différentes infrastructures de la wilaya nous renseigne sur cet air de renouveau qui prévaut partout.