Algérie

Blida Les listes font des vagues



Ce qui ne semblait au début qu'une disputed'alcôve est devenue, au fil des jours et à l'approche de l'échéanceélectorale, une véritable hémorragie qui touche les rangs de l'ex-parti unique,puisque nous avons enregistré plusieurs défections de la part de ses militants.Ainsi, à Meftah, c'est la quasi-totalitédes membres de cette Kasma qui ont rendu le tablier en présentant une démissioncollective en date du 09 octobre 2007. Les raisons ayant entraîné cette actionsont présentées par les militants dans une lettre qu'ils ont adressée ausecrétaire général du FLN. D'après leur écrit, dont nous avons pu nous procurerune copie, ils s'insurgent contre la non prise en compte de leurs recourscontre la préparation des listes électorales, le silence qui a suivi lesdépassements enregistrés à l'encontre de la loi organique du parti et, enfin,le huis-clos qui a entouré la confection des listes des candidats pour lesélections communales et de wilaya. Ils dénoncent aussi «la mise à l'écart desmilitants sincères» et font porter «l'entière responsabilité de ce qui arrive,au responsable du parti au niveau de l'instance wilayale». Ils appellent à lafin de leur missive tous les militants et les sympathisants du FLN à bloquer ces«listes suicidaires» pour éviter à leur formation politique «uneautodestruction» qu'ils disent inéluctable dans les conditions actuelles. Leurscamarades d'El-Affroun n'y vont pas, eux non plus, du dos de la cuillère etaccusent, en le nommant, l'un de leurs responsables de «déclarationsirresponsables» et surtout, de ne pas avoir respecté la circulaire n° 47émanant des instances supérieures du parti qui préconise de choisir lescandidats parmi les hommes intègres connus pour leur probité et leur bonneconduite. Ils affirment dans la lettre qu'ils ont adressée, eux aussi, ausecrétaire général du parti, qu'ils se désolidarisent de la liste qui a étéconfectionnée dans des conditions de calculs politiciens. Comme leurs pairs deMeftah, les militants FLN d'El-Affroun s'attendent à un fiasco lors desprochaines élections et font porter l'entière responsabilité aux responsablesau niveau local qui ont «élaboré des listes de candidats sans l'aval de labase». Mais, le FLN n'est pas le seul parti à subir cette hémorragiedévastatrice puisque le FNA a vu aussi une partie de ses membres tournercasaque et s'embrigader sous d'autres couleurs politiques. Les autres partisont subi des défections moindres, mais il faut noter que tout se déroule selonune logique où, celui qui se trouve écarté des listes de candidature seretourne contre la formation qu'il avait intégrée, en accusant ses responsablesde tous les maux possibles et imaginaires. Décidément, l'Algérie continue depayer l'incurie du culte de la personnalité dès le plus bas palier desresponsabilités élues du moment que nous voyons qu'à chaque fois qu'il y a despersonnes écartées des listes de candidature, une lame de fond balaie laformation politique, constituée de ceux qui, il n'y a pas longtemps, se battaientbec et ongles contre quiconque en disait du mal. Tous ceux avec qui nous avonsdiscuté affirmaient qu'ils ne voulaient que «le bonheur» de leur parti maisqu'ils ont été «empêchés de faire une bonne action puisqu'on n'a pas voulud'eux comme candidats». D'autres soutiennent des candidats qui leur ont promismonts et merveilles en contrepartie de leur aide, alors qu'un autre gentre demilitants soutient mordicus qu'ils «sont les seuls à être capables de sortirleur commune du marasme dans lequel l'ont confinée leurs prédécesseurs».Pendant cette précampagne particulièrement virulente, les enseignements à tirerdes comportements des Algériens partisans sont multiples et très édifiants, etpourront constituer un terrain d'études très vaste à un doctorat en sciencessociales. Quant aux autres algériens, sans A majuscule, «les prochainesélections permettront à un autre groupe de leurs concitoyens de bénéficier delogements sociaux, de terrains, et surtout de s'enrichir». Et de vous sortirles exemples de tel ou tel P/APC qui roule en 4X4, qui a des camions, desvillas et qui est sorti de la «gharga» (la boue) sans que personne ne luidemande des comptes. Finalement, et comme le disait un sage qui s'ignore :«pourquoi l'Etat ne désigne-t-il pas les P/APC comme les chefs de daïras et,surtout, qu'on leur demande des comptes à la fin de leur mandat».


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