A mesure que la
date des élections législatives approche, les discussions deviennent plus
animées et portent essentiellement sur le même sujet : ira-t-on voter ou non ?
L'Etat multiplie les appels à un électorat désabusé par une gestion cahotante
des choses publiques. «Il y a bien quelques honnêtes gens dans le tas mais ils
sont si peu nombreux qu'ils sont invisibles dans la masse», diront des
citoyens. Pour les jeunes, il y a « les désabusés, les intéressés, les
intellectuels, les barbus aux idées fixes et d'autres en fausse émancipation,
il y a aussi les cravatés et ceux qui veulent une place au soleil. Il ne faut
surtout pas oublier ceux, et ils sont très nombreux, qui ont bénéficié d'un
crédit ANSEJ ou autres et qui iront voter soit pour montrer leur attachement à
l'Etat allaitant ou pour éviter qu'on leur demande des comptes car ils ont été
des abstentionnistes quand leur bienfaiteur leur a demandé d'aller aux urnes ».
Pour d'autres, la réponse à la question ‘irez-vous voter ?' nous a donné
souvent la réponse ‘non' suivie d'un tas de remarques contre des gens qui ne
veulent pas laisser le ‘koursi' et surtout contre la cherté de la vie, le
chômage, la corruption et tout ce qu'ils vivent quotidiennement. Pourtant, ils
étaient aussi très nombreux, les citoyens de toutes tendances, à affirmer
qu'ils iront voter pour des considérations telles que ne pas vouloir se voir
refuser un document administratif quelconque, d'autres espèrent qu'en votant
ils décrocheront un prêt, d'autres encore ont déposé un dossier pour un
logement social et se voient obligés d'aller voter pour éviter tout déboire. Il
y a aussi ceux qui font feu de tout bois et rêvent d'une place au soleil avec
les autres, même si cette place n'est qu'honorifique, et ils iront voter pour
eux-mêmes.
Il reste les
commerçants dont une bonne partie affirme ne rien attendre de la ‘houkouma',
donc «si je vais voter, c'est juste pour éviter d'être tout le temps embêté par
les contrôleurs des prix ou ceux des Impôts».
Pour ceux qui ont
dépassé la soixantaine, ils déclarent que c'est un droit et un devoir qu'ils se
feront un point d'honneur à accomplir, même si beaucoup d'entre eux voudraient
voir de nouvelles figures sur les listes.
Enfin pour les
femmes, c'est une manière comme une autre de se revaloriser, de sortir et de
prouver leur existence, même si, actuellement des progrès notables sont
enregistrés dans l'émancipation de la femme.
Tout cela nous
mène à dire que, d'après nos discussions avec des représentants de toutes ces
catégories, il apparaît clair que le fait de voter n'est pas perçu comme un
droit civique et un devoir national mais plutôt comme une obligation qui
pourrait éviter des déboires dans la vie de tous les jours.
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Posté Le : 09/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com