Malgré le danger certain, représenté par l'ingestion de médicaments et automédication, ou en dépassant la dose prescrite par le médecin traitant ou par méconnaissance des moyens de leur prise, les intoxications médicamenteuses ne bénéficient d'aucune information ni de sensibilisation en direction des citoyens. D'après le Centre anti-poison d'Alger, les intoxications médicamenteuses occupent la 1ère place avec 60 % des cas d'intoxication traités et elle concerne aussi bien les enfants que les adultes, avec une prédominance pour l'intoxication volontaire chez les adultes. Nous savons tous que la totalité des médicaments peuvent causer des intoxications parfois mortelles en cas de prise massive, et c'est l'un des moyens que choisissent certains pour se suicider. Mais des médicaments peuvent être plus dangereux que d'autres à même dose et c'est pourquoi, il convient de mettre en garde les citoyens et les pharmaciens surtout contre l'automédication, largement pratiquée chez nous. Si nous prenons pour exemple, le paracétamol, il n'y a presque pas de famille où il n'est pas pris systématiquement aussi bien en cas de douleurs dentaires, de maux de tête, ou de fièvre, parfois à des doses trop élevées, et c'est ce qui constitue un danger d'intoxication, surtout en cas d'association avec certaines substances contenant de l'alcool, où il s'il est pris à jeûn ou en cas de dénutrition.
La dose toxique de paracétamol chez l'adulte commence à partir de 5g, alors que chez l'enfant elle débute à 120 mg/kg. L'intoxication par le paracétamol se manifeste par des vomissements, des douleurs abdominales et des nausées et elle constitue 4 % des intoxications médicamenteuses observées au CAP d'Alger. Pour les autres médicaments, nous trouvons les psychotropes qui, au-delà de leur action d'accoutumance, peuvent être non seulement mortelles mais causent des troubles psychologiques certains.
Les barbituriques et les benzodiazépines sont des psychotropes connus par les malades qui souffrent de troubles du comportement ainsi que par les toxicomanes et les dealers qui mettent tout en oeuvre pour se procurer ces médicaments, qui ne sont vendus que sous ordonnance médicale avec inscriptions sur un registre spécial du nom du médecin traitant l'ayant préscrit ainsi que celui du malade et son adresse. Il y a aussi les digitaliques, des médicaments d'origine végétale qui ont une action cardiotonique et sont utilisés essentiellement dans le traitement de l'insuffisance cardiaque.
Un autre médicament, la téophyline, largement utilisé dans le traitement de l'asthme et de la BPCO, peut aussi devenir toxique à dose élevée. Bien sûr, l'intoxication médicamenteuse n'est pas inévitable, surtout si des règles strictes sont observées, la première étant celle de mettre les médicaments, quels qu'ils soient, hors de portée des enfants. Il faut aussi sensibiliser aussi bien les malades que les pharmaciens contre l'automédication, les premiers devant consulter un médecin avant tout achat et les seconds, même s'ils sont tenus par la réalisation de bénéfices, ne doivent pas oublier qu'il s'agit de la vie humaine qui n'a pas de prix et qui doit, de ce fait, être préservée. Les analphabètes, les personnes âgées, les personnes instables doivent être particulièrement surveillés.
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Posté Le : 16/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com