Blida Les imams font le point

Afin de se rendre compte de visu aussi bien de l'état d'avancement des travaux concernant les projets de nouvelles mosquées, de médersas, de zaouïas ou d'extension de celles existantes, d'un côté, et de rappeler la politique de l'Etat concernant les mosquées qui ne doivent être utilisées que pour le culte et non pour faire de la politique ou prôner la violence, le ministre des Affaires religieuses, M. Boualem Ghoulamallah, a effectué durant la journée de mercredi une visite qui l'a conduit dans différentes communes de la wilaya de Blida. Il faut noter que cette dernière recèle un potentiel assez élevé d'édifices religieux classés à l'échelle nationale, qui sont au nombre 10 jusqu'à maintenant, sept autres devant être classés prochainement.  De tout temps, la mosquée a été le lieu de rassemblement par excellence pour les citoyens, et durant la guerre de libération nationale, elle a joué un rôle essentiel dans la sensibilisation et le soutien moral et financier des moudjahidine et, après l'indépendance, son rôle s'est accru pour servir aussi bien de lieu de culte que d'école pour l'apprentissage de l'arabe, délaissé par les programmes coloniaux. Plusieurs classes pour l'apprentissage de la grammaire et du fonctionnement de la langue arabe, durant la journée et même en cours du soir. Avant la décennie noire et aussi durant, la mosquée a été au centre de luttes d'influence et d'enrôlement des différents groupes armés qui prônaient la prise du pouvoir en utilisant la force et en influençant les plus crédules en jouant sur la corde religieuse très forte chez l'Algérien. Avec le retour de la paix, l'Etat s'est attelé à reprendre le contrôle des mosquées en n'y autorisant que les imams dûment agréés et employés par l'Etat. La loi ne prévoit pas de prise en charge directe pour la construction des mosquées, mais préconise plusieurs aides et assistances pour faciliter la tâche aux associations qui s'occupent de la réalisation en s'appuyant essentiellement sur les dons des bienfaiteurs qui ne se font pas prier pour mettre la main à la poche.  Durant sa visite, le ministre a inspecté les mosquées d'Ouled Yaïch, Béni Mered, Béni Tamou, Soumaâ, Boufarik, Bouinan, Bougara, L'Arba et enfin Meftah.  A Boufarik, il a procédé à la pose de la première pierre d'un complexe multifonctionnel wakf qui sera érigé sur un terrain attenant à la mosquée Bachir Ibrahimi en plein centre-ville. Ce complexe comportera plusieurs étages où seront créés des bibliothèques, des écoles coraniques, des salles de lectures et des commerces. Il y aura même un parking, mais les concepteurs se heurtent au financement de cette structure et ont demandé au ministre de les aider, juste pour débuter. Il y a lieu de noter que le coût prévisionnel de cette structure dépasse les six milliards de centimes qui seront supportés presque exclusivement par les donations des bienfaiteurs.  Durant sa tournée, le ministre a insisté sur la nature des dourous qui sont donnés par les imams dans les différentes mosquées et qui doivent refléter les préceptes de l'Islam, la fraternité, la paix et l'entraide.