Avec les pluies diluviennes qui se sont
abattues sur les régions Nord de l'Algérie, beaucoup d'habitants des villes et
villages se sont retrouvés dans des situations difficiles, avec les routes en
très mauvais état, les flaques d'eau disséminées un peu partout, la boue qui
colle aux habits et les risques d'inondation de leurs habitations après les
rues dont les avaloirs sont bouchés ou n'existent même pas. C'est ce qui a
poussé les habitants du quartier populaire et populeux de Ben Achour à sortir de chez eux pour bloquer la route qui mène
vers le marché Guessab et le centre-ville de Blida, à
proximité du complexe Tchaker. Avec près de 30.000
habitants, c'est l'un des plus gros quartiers de la ville de Blida, et qui
souffre d'un manque d'entretien flagrant de ses rues en pente dont des pans
entiers sont laminés par le ruissellement des eaux de
pluies qui les dévalent à toute vitesse. D'ailleurs et selon des citoyens
rencontrés sur place, dès qu'il pleut, la rue principale devient impraticable, empêchant
les enfants de se rendre à leurs écoles et rendant le déplacement des adultes
difficiles et périlleux. Ils nous ont informés que plusieurs correspondances
ont été envoyées aux responsables concernés sans qu'aucune réponse ne leur ait
été donnée, ce qui les aurait poussés à bloquer la route pour faire entendre
leur voix. Sur place, des troncs d'arbres, des barres de fer, des matériaux
divers ont servi à bloquer toute circulation automobile et les citoyens se
disaient déterminés à ne pas libérer les lieux avant que le wali ne vienne
constater de visu ce qu'ils sont en train de subir. La venue du P/APC semblait
avoir augmenté le courroux des habitants, des jeunes l'ayant même malmené et
traité de tous les noms et même quand il leur présenta le programme dont a
bénéficié leur quartier dans le cadre de l'aménagement urbain, l'un d'eux lui
rétorqua qu'il ne lui faisait plus confiance.
Le chef de daïra, se disant retenu au
niveau de la wilaya pour une réunion importante, ne put lui non plus se
déplacer vers les citoyens qui maintinrent la pression. D'ailleurs, la
situation a failli dégénérer à cause de certains jeunes à l'esprit surchauffé
mais les services de sécurité ont su les calmer avec beaucoup de diplomatie et
de savoir-faire. Finalement, le chef de daïra se déplaça sur les lieux et
visita quelques demeures dont l'une abrite 42 personnes dont 5 handicapés et
qui est souvent inondée quand la pluie tombe. D'ailleurs, à chaque fois que
cela arrive, la protection civile doit intervenir et il lui faut parfois plus
de 5 heures pour pomper toute l'eau et permettre ainsi aux habitants de revenir
chez eux. La promesse que les travaux d'aménagement vont débuter dès le mois de
juin a été catégoriquement refusée par la population et, à la fin, le chef de
daïra leur demanda de désigner une dizaine de représentants avec lesquels il
pourra discuter.
Finalement, il a fallu l'intervention des
forces antiémeutes pour dégager la route, non sans quelques heurts avec les
manifestants. Le lendemain, tout est redevenu calme et les habitants sont
rentrés chez eux, en attendant les prochaines pluies ou, ce qui serait mieux, que
les travaux soient lancés afin que les citoyens puissent vivre enfin décemment.
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Posté Le : 25/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com