Algérie

Blida Les fléaux sociaux dans les écoles



La Gendarmerie nationale a organisé lundi dernier, au lycée Ibn Rochd de Blida, une rencontre avec les lycéens et lycéennes afin de les sensibiliser sur les risques qu'ils encourent aussi bien au sein de leur établissement qu'au dehors. En effet, et vu leur âge de pré-adolescence, ils sont vulnérables, surtout en ces temps de grands bouleversements civilisationnels. La drogue, méconnue il y a à peine une décennie dans les établissements scolaires, a pénétré les écoles, collèges et lycées, même si le phénomène n'est pas encore perçu dans toute son étendue faute d'une étude sérieuse sur le phénomène. C'est d'ailleurs ce qui a incité les gendarmes à organiser cette rencontre afin de tirer la sonnette d'alarme, aussi bien en direction des éducateurs qu'en celle des enfants, victimes parfois consentantes de véritables bourreaux. Ainsi, ce grand fléau, qui a pénétré tous les milieux dans le monde, est en passe de faire de même chez nous si les grands moyens ne sont pas utilisés. Des infractions sont relevées quotidiennement par les services de la Gendarmerie nationale, dont un grand nombre dans des établissements scolaires. Plusieurs exemples ont été donnés par des criminologues et des psychologues, qui ont dressé un tableau alarmant de la situation dans les milieux scolaires. Les solutions préconisées restent toutefois tributaires de plusieurs facteurs, dont le plus important est la cellule familiale qui, avec les chamboulements qui se déroulent, ne joue presque pas son rôle en matière d'éducation et de sensibilisation. D'ailleurs, tous affirment que l'échelle des valeurs n'est plus ce qu'elle était et les jeunes font fi de toute retenue devant leurs aînés, situation impensable dans la société algérienne il y a à peine quelques années. L'Internet, les films des chaînes satellitaires européennes ou américaines, la démission des parents et surtout les dix années de braise ont rendu ces comportements antisociaux possibles et les ont même exacerbés. Au niveau national, nous remarquons qu'en matière de crimes et délits, les mineurs occupent une place importante, puisque pour les 9 premiers mois de l'année en cours, sur 29.697 personnes arrêtées pour des infractions diverses, 1.759 sont des mineurs. Parmi les crimes et délits commis, les coups et blessures volontaires avec armes blanches (328), l'immigration clandestine (230) et l'association de malfaiteurs et vol qualifié (170) indiquent clairement le degré de violence et de malvie auquel sont parvenus ces enfants, dont la place est plutôt sur les bancs des écoles et des universités. Les attentats à la pudeur sur des mineurs par des mineurs, avec ou sans violence, ont atteint le nombre de 106 arrestations, alors que 13 mineurs ont été arrêtés pour meurtre, 12 pour port d'armes prohibées et 10 pour tentative de meurtre. Pour l'usage, le transport, la détention et la commercialisation de drogues diverses, ils sont 69 à avoir été arrêtés et confondus. Toutes les autres infractions commises par les adultes l'ont été aussi par quelques mineurs, et même les plus inattendues. Il y a donc lieu de prendre très au sérieux la sonnette d'alarme que tirent régulièrement les services de sécurité et d'étudier les moyens adéquats à mettre en oeuvre pour y faire face. Mais les enfants ne sont pas toujours coupables, ils sont aussi et surtout victimes. Ils sont victimes de la duplicité des adultes, de la violence de leurs semblables, de la démission des parents, et aussi et surtout d'une dégradation des valeurs ancestrales propres aux Algériens. Donc, sur un total de 12.057 victimes d'infractions diverses recensées durant la même période, 1.242 sont des mineurs, soit un taux de 10,34%. 275 d'entre eux ont été victimes de coups et blessures volontaires, 150 sont morts à cause d'accidents de la circulation et 549 ont subi des actes ayant trait aux bonnes moeurs. Les enfants sont aussi victimes de violences diverses, d'abandon, de meurtre, d'infanticide. En plus, il faut noter que ces statistiques ne concernent que les affaires traitées par la gendarmerie, surtout en milieu rural. Pour la police, il faudrait peut-être multiplier ces chiffres par deux ou trois, car dans les villes, la violence est beaucoup plus étendue. Le mot est donc lancé: nos enfants sont en danger moral et nous nous devons de veiller par tous les moyens à les sauver, à les diriger vers le bien, à les éduquer, à les instruire afin d'assurer une relève digne de ce nom pour l'Algérie. Le danger est certes grand, omniprésent, mais avec beaucoup d'amour, de compréhension, de présence des parents et des autorités compétentes, nous pouvons inverser la vapeur et, au moins, cerner leurs besoins pour y répondre rapidement car il y va du devenir de toute la nation.


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